Chez les anti-tabac, il y a, d’un côté, les « militants » qui se retrouvent à la tête d’associations divisées et sans troupes (ceux qui nous souhaitent toujours « une mort assurée » dans les médias qu’ils courent avec assiduité) et, de l’autre, les « sournois », genre la voisine du dessus : à la retraite et plutôt vieille fille, elle passe son temps à épier et veiller au strict maintien de l’ordre dans l’immeuble. Notamment contre les fumeurs.
Elle a apposé, de son propre chef, l’été dernier, une affichette interdisant pratiquement tout dans la cour intérieure : fumer, téléphoner (ça fait du bruit), manger, etc. … Une cour grande, joliment pavée, bien arborée et totalement à l’air libre.
Voilà qu’un jour, elle décide de prendre en flagrant délit l’employé du salon de coiffure – dont l’arrière donne sur la cour – qui y fait souvent des pauses-cigarettes près d’un cendrier de fortune. Elle se poste devant lui et commence à le prendre, avec insistance, en photo avec son portable. « Pourquoi me prenez-vous en photo, Madame ? Je ne vous ai pas donné l’autorisation et j’ai le droit de disposer de mon image comme je l’entends » lui répond le coiffeur.
Comme c’est un homme, ma sournoise de voisine n’a pas osé broncher, préférant aller dénoncer au commissariat de police le fait qu’on l’empêche de prendre des photos de ce dangereux délinquant qu’est un fumeur. Les agents devaient avoir autre chose à faire ; en tout cas, ils n’ont pas voulu de sa plainte … au nom du droit à l’image.
Matilde