« Je veux faire en sorte que la prochaine génération soit non-fumeurs » : cette proclamation a été faite par Marisol Touraine, mardi, lors de la présentation de son projet de loi santé devant l’Assemblée nationale.
Dans le fond, rien à redire à cette déclaration. Quand on entend un politicien annoncer un « je veux faire en sorte … », l’expérience nous a suffisamment appris que le résultat est aussi dérisoire que l’objectif est démesuré.
Mais à y regarder de plus près.
Je suis sceptique car plutôt de fixer aux parlementaires, et donc à l’ensemble des Français, un objectif concret, palpable et dont une certaine politique peut être éventuellement comptable – descendre le taux de prévalence tabagique de x % en trois ans, par exemple – on préfère se projeter dans une vague « prochaine génération » qui de Marisol Touraine ne saura rien. Pure démagogie.
Je m’interroge aussi sur les mots. Que cherche concrètement Marisol en termes de Santé ? La diminution, voire la suppression, des maladies dues au tabagisme ? A travers la prévention, l’information claire sur la prise de responsabilité (ce qui est déjà fait, semble-t-il), l’accompagnement financier aux méthodes de désaccoutumance, le diagnostic et le traitement. Ou la suppression du fumeur et de l’acte de fumer en lui-même ? Dans ce cas, ce n’est pas le paquet neutre qu’il faut, mais l’interdiction totale. La prohibition.
Tous les fumeurs ne meurent pas du tabagisme. Que fait-on de ceux-là ? Le débat risque de nous emmener loin.
Je ne cherche pas à jouer avec les mots. Mais simplement à souligner que les mots de la ministre ne correspondent pas à une déclaration responsable.
Place à l’émotion !
Jo Bazizin