Juil 182015
 

Singe alcoolBoire, chiquer, sniffer (et se livrer à toutes sortes de turpitudes sexuelles) : les animaux ne nous ont pas attendus pour découvrir les joies de la « débauche ».
Le Monde y a consacré un article dans ses pages « Culture et Idées ». Le psychopharmacologue américain Ronald Siegel (professeur au département de psychiatrie et sciences du comportement de l’université de Californie) soutient que le règne animal se révèle un véritable repaire d’intoxiqués de son plein gré et pour le plaisir …

Son équipe a parcouru le monde pendant 20 ans et a observé le phénomène « des mangoustes hawaïennes aux sauterelles de l’ex-Yougoslavie en passant par les rennes du Grand Nord, les buffles d’eau du Vietnam ou notre félin sniffant avec délice de l’herbe aux chats …

« Alcool des fruits fermentés, chanvre indien, opium des fruits de pavot, cocaïne de la coca, champignons hallucinogènes : voilà tout ce qui est susceptible d’être testé et apprécié des animaux ».

« La raison ? Oublier parfois les vicissitudes de la vie. Chez les mouches drosophiles, les mâles repoussés sexuellement par les femelles sombrent ainsi dans l’alcool. Mais le plus souvent, c’est le plaisir qui mène le bal ».

Ainsi, de la grande beuverie d’une quinzaine d’éléphants en 1999, dans un village du nord ouest de l’Inde : les pachydermes défoncèrent la porte d’un hangar où fermentait de la bière de riz et se servirent copieusement, avant de tuer quatre personnes et d’en blesser six autres. Ou encore de la passion d’ours bruns dans la réserve naturelle de Kronotski (Extrême-Orient russe) pour l’aérodrome local : « les plantigrades étaient attirés par les effluves du kérosène et certains étaient devenus si accros qu’ils volaient des bidons d’essence, les roulaient vers la forêt pour en respirer les vapeurs tranquillement, avant de creuser un trou et s’y effondrer dans une position de nirvana ».

On apprend en parallèle que les bêtes, pas plus que nous, seraient égales face aux tentations de l’addiction. Une étude canadienne, destinée à cerner une éventuelle prédisposition génétique à l’alcoolisme de notre propre espèce, pratiqua en 2002 une expérience sur 1 000 singes vervets (dont nous partageons 96 % de génome). Capturés, ils furent copieusement servis en alcool : 15 % n’en burent pas une goutte, préférant le jus de fruit ; les autre se répartirent en 65 % de buveurs occasionnels, 15 % en gros buveurs et 5 % en véritables alcooliques.

Toujours aussi troublant, les différences de comportement des singes en état d’ébriété : « comme dans une fête alcoolisée, vous en verrez un devenir agressif, un autre libidineux, vous en verrez un autre devenir agressif, un autre encore trouvera tout très drôle ou deviendra au contraire très morose » explique Frank Ervin, professeur de psychiatrie à l’université de Montréal.

Si proches de nous, nos amis les bêtes.

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