Fumer tue … Choquer pour inciter à l’arrêt du tabac … Cette culpabilisation, trop souvent présente dans les campagnes publicitaires anti-tabac ou sur les emballages, aurait un effet contreproductif, observe une étude publiée dans le numéro de novembre de Social Science & Medicine.
L’accumulation de messages négatifs à laquelle s’ajoute l’influence d’une société « désapprobatrice » finirait par nuire au message final et créerait un sentiment fort d’exclusion : « 30 à 40 % des fumeurs se disent victimes de la vindicte familiale ou populaire », résume Sara Evans-Lacko (experte en psychiatrie au Kings College de Londres) qui co-signe cette publication.
Ils sont même 27 % à se déclarer traités différemment à cause de leur statut tabagique. « Les stéréotypes auxquels les fumeurs font face sont négatifs de manière presque universelle » souligne la chercheuse.
À cette « discrimination », les fumeurs réagissent par l’agressivité et une position défensive. « Les conséquences de ces stéréotypes vont d’une augmentation des intentions de se sevrer à un stress accru en passant par plus de résistance face à l’arrêt du tabac », poursuit Rebecca Evans-Polce (Université de Pennsylvanie), co-auteur de la revue. Sur la réserve, les fumeurs émettent moins souvent le désir de s’arrêter et font plus souvent des rechutes. Plus isolés, ils sont également plus stressés.