Pour son défilé haute-couture été-printemps 2016, dévoilé lors de la Fashion Week de Paris, Jean-Paul Gaultier a rendu hommage à la mythique boîte de nuit parisienne des années 80 : le « Palace ».
Pour ce faire, les créatures de Jean-Paul Gaultier ont défilé cigarettes – fumantes ou pas – coincées entre deux doigts manucurés, coupes de champagne renversées au rythme saccadée des stilettos à paillettes, chewing-gum mâchées avec désinvolture … Le créateur s’est inspiré de ses amies noctambules de l’époque : le pyjama de Loulou de la Falaise, le perfecto de Farida Khelfa, la nuisette d’Eva Ionesco, la combinaison à paillettes de Grace Jones, la coupe androgyne de Leslie Winer…
Nostalgie ou envie de célébrer la fête quoi qu’il arrive même dans une époque « plombé » ? Un peu des deux, en même temps qu’il rendait hommage à son amie Edwige Belmore, icône de la génération punk et portière au « Palace », décédée en décembre dernier.
Alors sulfureuses les cigarettes de Jean-Paul Gaultier ? Non, elles nous rappellent l’esprit de liberté et de « bouillon de culture » qui régnait au Palace, attirant tout à la fois les mondes de la mode, de la littérature, du cinéma, des médias et le tout-venant de la nuit. Sans discrimination, sans sectarisme, sans prêt-à-penser, sans standardisation …