Les wagons « fumeurs » de la ligne de grande banlieue Paris/Château-Thierry n’en finissent pas de faire parler d’eux. Après une forte mobilisation médiatique, en plein anniversaire de la loi Evin (voir NS 13 du 6 janvier), SNCF et forces de l’ordre ont décidé de taper du poing sur le table. Parce qu’en l’occurrence, il s’agit plus d’une histoire de stupéfiants que de simples cigarettes.
Ainsi, le 24 février dernier en fin d’après-midi, pas moins de 35 policiers, douaniers et agents de la Suge (Sureté ferroviaire) attendaient les voyageurs sur le quai de la gare de Meaux et investissaient le hall et les couloirs souterrains, accompagnés d’un labrador dressé pour détecter les drogues. En clair, ce gros déploiement, organisé sur réquisition du procureur de Meaux, ne visait pas n’importe quels fumeurs…
Bilan de l’opération : 43 personnes contrôlées sortant de quatre trains, treize voyageant sans titre de transport et un homme en garde à vue en possession de dix olives de cannabis …
On ne cachera pas qu’il y a des fumeurs « irresponsables » sur les lignes (et toutes) du Transilien, « une minorité (qui) se privatise une voiture complète créant ainsi une « zone de non droit », comme l’explique la communication de la SNCF. Parce qu’à côté, souligne-t-elle, les agents de la Sûreté ferroviaire doivent gérer d’autres infractions comme les agressions et les fraudes, ces dernières s’élevant quotidiennement à 220 000 usagers sur 3 millions de passagers.
Devant mener bataille sur plusieurs fronts, la SNCF affiche cependant des opérations « Stop au tabac », programmant chaque mois des « visites » de trains ciblés pour rappeler la loi dans les wagons et dans les gares. Mais de là à verbaliser, difficile … puisque les agents ne peuvent dresser des contraventions qu’en cas de flagrant délit et s’ils sont en uniforme.