Août 022016
 

Dessin travail fumeurLes raisons qui poussent à la consommation de tabac sont nombreuses. Elles relèvent souvent de la sphère privée, mais elles peuvent aussi être influencées par l’environnement professionnel. C’est ce qu’a tenté d’analyser une étude de la Dares (Direction de l’Animation, de la Recherche, des Études et des Statistiques) publiée ce jeudi 28 juillet sur le site du ministère du Travail.

Les travaux ont étudié entre 2006 et 2010 la corrélation entre l’activité des salariés fumeurs et leur consommation.  En 2006, 27% des hommes et 21% des femmes en emploi fumaient quotidiennement. Quatre ans après, les chiffres sont restés les mêmes, et ce malgré une évolution législative de taille : l’interdiction de fumer dans les lieux collectifs de travail.

Quoiqu’il en soit, l’étude constate dans un premier temps que les personnes « exposées durant leur carrière à des risques physiques ou psychosociaux (manque d’autonomie, exigences émotionnelles, conflits de valeur) consomment plus souvent du tabac que les autres ».

• Ainsi, les hommes qui doivent supporter de fortes contraintes physiques et un environnement pénible (port de charges lourdes, exposition au bruit, à la chaleur ou à la saleté) sont près de 30% à fumer, contre seulement 24% pour ceux qui ne sont pas exposés. Le stress et la peur jouent aussi un rôle sur l‘augmentation de la consommation.

• A l’inverse, une plus forte exposition à des produits nocifs ou toxiques dans le travail est associée à une diminution de la consommation de tabac. L’étude avance la piste suivante : « Se sentant davantage exposés à ces produits, les hommes, consciemment ou inconsciemment, compensent en réduisant leur exposition au tabac », suggère la Dares.

• Enfin, contrairement aux idées reçues « un rythme de travail plus soutenu contribuerait à moins augmenter la consommation », explique l’étude. 74% des hommes interrogés estiment que ça stabilise leur consommation et seulement 13% que ça la fait augmenter.

• Chez les femmes, le tabac est plus particulièrement corrélé au sentiment d’insécurité dans leur emploi. « Lorsqu’elles ont davantage peur de le perdre, elles augmentent leur consommation et la diminuent si leur crainte se réduit », explique l’étude, qui avance que la probabilité de diminution « chute de 38 % lorsque leur crainte du chômage augmente ».

• L’étude pointe un résultat paradoxal dans le public féminin : plus elles voient leur travail « reconnu à sa juste valeur », plus elles fument. Pour quelle raison ? Les auteurs affirment ne pas avoir d’explication satisfaisante à fournir.

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