L’ancien ministre et philosophe Luc Ferry s’est fendu, récemment, d’une tribune dans Le Figaro où il entend « en finir avec le tabac », avec les poncifs habituels. Un lecteur du site Le Monde du Tabac a réagi par un billet bien tourné que nous reprenons ci-après
« Remplacez le mot tabac par alcool, sel, sucre, mal bouffe, sports à risque, extrémisme religieux… et vous pouvez pondre exactement le même texte. Interdisez le tabac, les gens se tourneront vers autre chose, drogue ou anti dépresseur. Son interdiction produira inévitablement des trafics, de la criminalité et des prisons causant de la souffrance supplémentaire. Ce n’est pas l’interdit qui doit être promu mais la responsabilité individuelle, celle qui consiste à ne pas demander en permanence à l’État ce que l’on peut faire ou pas comme un enfant de six ans qui découvre le monde. Cela s’apprend, dès le plus jeune âge. Notre société aura gagné le jour où le tabac, gratuit, n’intéressera plus personne.
« Le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie, le jeu, toutes les addictions sont les conséquences d’un seul véritable fléau : la souffrance. Le produit n’a aucune importance.
« La plupart des héroïnomanes, soldats pendant la guerre du Vietnam ont arrêté cette drogue après la guerre. La souffrance liée à la guerre n’étant plus présente, l’addiction (pourtant très forte) à l’héroïne disparaissait. Placez un rat de laboratoire dans un environnement agréable avec des congénères et de la nourriture, il n’appuiera plus de manière compulsive sur la manette à cocaïne comme le fait cet autre, laissé seul et sans autre occupation.
« Rien d’étonnant alors qu’aucune politique de prohibition, nulle part et à aucun moment, n’a fonctionné. La prohibition est une interdiction protégée par la répression. La répression provoque de la souffrance qui est la cause des addictions que la prohibition était censée combattre. La prohibition c’est vouloir éteindre un feu en y jetant de de l’essence.
« Alors Monsieur le philosophe, ne vous trompez pas de combat. L’ennemi, c’est la souffrance ».