Juil 222018
 

« Tabac : pourquoi les taux de nicotine, goudron et monoxyde de carbone ont disparu des paquets Les informations concernant les émissions produites lors de la combustion ne figurent plus sur les paquets. Des fumeurs dénoncent un manque de transparence. » Non on ne rêve pas, c’est bien l’entame d’un article du Monde.fr posté le 19 juillet. 

À propos de la discrète disparition des mentions sur les taux de nicotine, de goudron et de monoxyde de carbone avec le passage aux paquets neutres. Et le flou des autorités sanitaires y est souligné …

•• Si de nombreux fumeurs ne s’en sont même pas aperçus, constate la journaliste, sur un « forum de fumeurs » ( notre site « Nous sommes 13 millions de fumeurs adultes et responsables », sans le nommer), l’un d’eux s’étonne : « alors que tous les ingrédients doivent figurer en matière d’alimentation, la disparition des composants des cigarettes est inadmissible et dangereuse, puisqu’on ne peut même plus essayer de limiter les dégâts en fumant celles qui ont le moins de goudron, substance la plus nocive. »

Un fabricant français a été assailli de coups de fil de consommateurs fâchés et suspicieux. « Plus d’une centaine d’entre eux nous ont demandé : “Pourquoi vous ne mettez plus ces informations ? » « Vous nous mentez ? ». « La plupart des fabricants de tabac ont connu ce phénomène », ajoute le fabricant.

•• Les informations quantitatives (8 mg de goudron, 0,8 mg de nicotine, etc.) ont donc été bannies au profit d’une information qualitative (la mention sur les « 70 substances cancérigènes »). Ces taux n’ont pas disparu pour autant, et leurs limites maximales restent fixées par la législation européenne. Et pour savoir à combien ils s’élèvent pour chaque marque, il faut désormais se rendre sur le site de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses).

•• Or, ces informations mises à disposition du public sont arides – deux longs tableaux Excel de données sans explication –, et restent incomplètes, puisque l’Anses, qui a accès à toute la composition déclarée, n’en révèle qu’une partie au nom du « secret commercial et industriel », qu’elle est chargée de faire respecter.

En haut des tableaux, un message avertit le lecteur : « l’Anses n’a effectué aucun traitement ni aucune analyse de ces informations et ne peut, par conséquent, en garantir le contenu ou leur exactitude. »

•• L’Anses est chargée de faire des analyses afin de vérifier que ce qui est déclaré est conforme à ce que contiennent les cigarettes, et que les seuils réglementaires ne sont pas dépassés.

Mais le nombre de produits est si important – plusieurs milliers – que seuls quelques dizaines d’entre eux sont analysés.

« On ne peut pas passer au peigne fin chacune des données déclarées », reconnaît Matthieu Schuler, directeur de l’évaluation des risques au sein de l’Anses. De nouvelles analyses des taux de nicotine, goudron et monoxyde de carbone ont commencé en avril. L’Anses doit rendre son rapport aux autorités d’ici « le quatrième trimestre 2018 ».

•• En attendant. Les industriels du tabac ont-ils tous fait leur déclaration, comme la loi les y oblige ? Or, non seulement ce n’était pas seulement le cas, mais la base de données n’a, de surcroît, plus été mise à jour au bout de deux ans (en 2013). L’ancien système de déclaration utilisé par les fabricants était si laborieux, et les données si complexes à traiter, que le Laboratoire national d’Essais (en charge à l’époque) ne l’a plus alimenté.

Régis Labossé, chimiste et analyste au LNE, rappelle « agir sur ordre du ministère de la santé. Or il ne nous a pas missionnés pendant cette période ». Pendant trois ans, jusqu’à ce que l’Anses prenne la relève, en 2017, la France n’a donc ni recueilli ni traité les données des industriels du tabac, comme elle était pourtant tenue de le faire. Interrogée par Le Monde, la Direction générale de la Santé qui dépend du ministère, n’a pas répondu sur ce point.

À l’Anses, Matthieu Schuler assure que « le vrai enjeu » est ailleurs et concerne le « marché parallèle », où « la composition et les émissions non déclarées des cigarettes sont sans doute à faire frémir », mettant encore plus en danger les fumeurs.

Tiens, tiens …

  Une réponse sur “Composition du tabac : maintenant, c’est l’administration qui nous cache tout et ne dit rien ”

  1. on aurait dû faire une petition pour conserver la composition détaillée sur les paquets de cigarette
    le gout ayant changé , on a la preuve que les fabricants ont modifié les composants
    dans l’ignorance totale des consommateurs qui ne peuvent plus choisir se qui leur convient
    alors que partout ailleurs, il y a obligation d’inscrire avec de plus en plus de détails la composition
    des produits
    ainsi tous ceux qui sont à l’origine de ces paquets neutres sont hors la loi
    ils ne nous avaient pas averti et nous avons sans doute été pris de court
    mais nous n’avons rien fait par la suite..
    A lire les commentaires je vois bien qu’il y a une colère
    peut-être n’est-il jamais trop tard pour remettre ça sur le tapis encore et encore
    avec perséverance , motivés

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