Deux des trois plages de La Rochelle sont interdites, depuis le 1er juin, aux fumeurs. Malgré les petites affichettes (neuf pour la plage des Minimes et cinq pour sa petite sœur de la Concurrence) les fumeurs ne les ont pas, forcément, désertées …
Mais tout se passe dans une ambiance bonne enfant. Du moins, c’est ce que raconte Sud-Ouest.
•• Sur la plage des Minimes, début août, ambiance largement familiale et peu de monde. Au premier abord, pas l’ombre d’un fumeur en vue sur le sable. Après quelques minutes de marche, un jeune fumeur de 23 ans, la cigarette entre les doigts. En vacances avec sa copine, c’est sa première visite sur cette plage. Les affichettes ? Il n’avait pas fait gaffe. Mais il saisit un petit cendrier portatif gris, avec écrit « Merci ! » sur le couvercle, distribué par des jeunes des brigades de prévention de la Ville.
•• 10 heures du matin sur la plage de la Concurrence. Un homme se roulant une cigarette, allongé sur le sable. Lui a vu les affichettes … et répond : « ça peut être une bonne chose. Mais je pense surtout que tout est une question de conscience, d’attitude de la part des fumeurs ».
Il sort un paquet de tabac usé dans lequel il met ses mégots : « regardez, j’ai mon propre cendrier portatif. Je suis un professionnel de la clope : quand je fume, je fais attention à qui se trouve autour de moi et à la direction du vent. S’il y a des enfants, je change de place ». Pour ce rockeur invétéré, il faudrait plutôt « interdire les téléphones ». Et dans le cas où les contraventions seraient réellement appliquées, il quitterait la plage.
•• À ses côtés, un non-fumeur et qui déteste la fumée. Lui annonce qu’il est « pour laisser les gens libres de faire ce qu’ils veulent mais il faut être responsable ». Des fumeurs, un des sauveteurs en mer qui surveille les baigneurs, en croise à longueur de journée : « on est obligés de veiller dessus, on leur dit d’éteindre leur cigarette. Mais on ne leur fait pas la chasse ».
Comme quoi le savoir-vivre ensemble, ça existe bel et bien … contrairement au climat de stigmatisation et d’humiliation que veulent instaurer certains.
Sophie Adriano