Juil 252016
 

yan-pei-ming-1lowL’artiste franco-chinois Yan Pei-Ming, né dans les quartiers pauvres de Shanghai, est devenu l’un des peintres les plus cotés au monde. Célèbre pour ses portraits en noir et blanc d’icônes contemporaines (Mao Zedong, Barack Obama, Picasso, Coluche, etc.). Installé en France depuis 1983, il se partage entre ses ateliers de Dijon et d’Ivry-sur-Seine, d’anciennes usines désaffectées à la dimension de ses toiles démesurées.

Cet été, il expose à Sète une série de tableaux intitulés « Ruines du temps réel ». Ce qui donne l’occasion à « M Le magazine du Monde » d’évoquer le « cigare », omniprésent à la main ou aux lèvres de Yan Pei-Ming, « qu’il fume pour mieux trouver son rythme ».

« Je devais avoir un peu plus de 20 ans quand j’ai commencé à fumer le cigare. C’est à l’artiste Bertrand Lavier que je dois ce goût. Il m’avait commandé deux châssis. Il a insisté pour me payer mais j’ai refusé. Un jour, il est venu me voir dans mon atelier avec une boîte de 25 havanes pour me remercier. Je l’avais toujours vu fumer le cigare. J’avais observé sa façon de faire, sa gestuelle. Je l’ai donc imité ….

« Comme Internet n’existait pas, je ne pouvais pas me renseigner sur qu’il fallait faire pour les conserver, les préparer, les allumer. C’est Bertrand qui a répondu à mes questions. Aujourd’hui, on fume souvent ensemble. Mais, je n’initie personne à mon tour. Quand il m’est arrivé d’offrir des cigares, j’ai constaté que les gens les éteignaient après trois bouffées. C’est gâcher. C’est comme ouvrir un très bon vin et n’en prendre qu’une gorgée !

« J’achète toujours mes cigares en France. Je n’ai pas de filières pour les faire venir spécialement. Je paie les taxes !

« J’aime fumer le cigare pour prendre le temps, partager du temps avec moi-même. Dans mon atelier, lorsque je travaille sur une toile, pour me reposer ou observer ce que j’ai peint, je m’assois et j’allume un cigare. Au lieu de m’arrêter trente minutes, je fais des pauses plus longues pour le terminer.

« Fumer me permet de lutter contre l’immédiateté. Cela me donne le temps de réfléchir … En cinquante ans, le monde a évolué à une vitesse jamais vue … Aujourd’hui, l’information est partout. Avec les réseaux sociaux, chacun est le journaliste de sa propre vie. Dans l’idéal, je devrais me couper de tout pour travailler, mais je n’y arrive pas. Parfois, je me force à mettre le téléphone dans une autre pièce. Et je m’aide du cigare, qui m’oblige à ralentir ».

Mar 062016
 

Grace_Jones_GoudePublicité, cinéma et maintenant les musées …

Le Centre Pompidou de Paris a démarré, le 24 février dernier, une exposition réunissant une soixantaine d’œuvres photographiques des années 80 d’artistes de renoms, de Karen Knorr à Jean-Paul-Goude : « les années 80, l’insoutenable légèreté ».

« En France, ce fut une décennie cruciale pour la photographie, en tant qu’art et patrimoine » commente la commissaire de l’exposition, Karolina Lewanowska.

Une subtilité qui a totalement échappé à l’association « Alliance sans Tabac ». Toujours à l’affût, elle n’a repéré que le grand portrait, signé Jean-Paul Goude, de Grace Jones … cigarette à la bouche. Posté sur Twitter.

Mai 162015
 

David Hamilton Cigare« Il y a la beauté de Sophia Loren, d’Elisabeth Taylor, et puis il y a celle de Bardot ou de Monroe. Mais la beauté classe, c’est au dessus ». Il a des phrases définitives comme cela, David Hamilton, le photographe de lolitas, sous tulle et dentelle, dont l’œuvre s’est répandue à travers le monde, dans les années 70. Photos accueillies avec plus de réserves de nos jours…

Qu’importe, le vieux maître coule de vieux jours à Ramatuelle. Y confie son admiration éperdue pour les grands peintres de la Renaissance. Et vend toujours ses photos pour 5 000 euros en moyenne. Le temps a érodé sa cote, il est vrai.

Mais tout cela lui permet encore d’accéder à un plaisir dont il ne s’est jamais départi depuis ses années de flambeur. A 82 ans, David Hamilton fume toujours le cigare.

Mai 112015
 

« A seriner sans cesse les campagnes anti-tabac, il fallait bien s’attendre à une révolte artistique …». Pour le site Mediapart, elle s’exprime dans le « Pavillon anglais » de la 56ème Biennale d’Art de Venise qui a ouvert ses portes, pour six mois, le 9 mai.

Effectivement, la cigarette envahit le pavillon : ou plutôt des corps féminins tronqués, nus, dans des postures obscènes, avec des cigarettes vulgairement placées. Le tout dans une dominante, sculptures et murs compris, jaune serin. Il s’en dégage un mauvais goût certain, volontairement outré de la part de l’artiste britannique Sarah Lucas (1962) de l’école Young British Artists

Pour l’anecdote, le critique « art » du quotidien du Monde n’a pas du tout apprécié  : « Allez voir le pavillon anglais : exceptionnel ! Ou bien François Pinault ( dont la fondation est à Venise ), auquel on doit ce conseil, se moque du monde  – ce qui est le plus probable –, ou bien le voilà saisi du démon de midi. A moins qu’il n’ait décidé de se mettre à fumer : les œuvres de l’artiste britannique Sarah Lucas sont d’une vulgarité sans nom ».