Août 252016
 

Disney CruellaDavid Lowery, le réalisateur de « Peter et Elliott le dragon », en salle depuis le 17 août, a révélé les trois choses qui sont strictement interdites de faire apparaître dans les films de la maison Disney, stipulées noir sur blanc dans les contrats : tabac, empalement et décapitation ! Étonnante association.

Le tabac a pourtant été bien présent dans les « 101 Dalmatiens », avec le célèbre porte cigarettes de Cruella d’Enfer ou dans « Pinocchio », dégustant un cigare … Mais, bien avant l’interdiction établie en mars 2015 (et également appliquée aux films distribués par les filiales Marvel, Pixar et Lucasfilm). D’ailleurs, le dragon de David Lowery ne semble pas cracher de feu …

Disney cigaretteIl existerait cependant des exceptions à la charte. Un film Disney pourrait mentionner le tabac, mais en donnant une image négative de celui-ci. Il est également admis de voir fumer un personnage, seulement s’il s’agit d’une figure historique connue pour son amour de la cigarette, auquel cas il serait difficile de se passer de ce détail. Ainsi, « Dans l’ombre de Mary », qui évoque la relation entre Pamela L. Travers, l’auteure de Mary Poppins, et Walt Disney, grand fumeur par devers soi … Mais le film est sorti en 2014 et la scène veut surtout démontrer que le génie était un fumeur discret voire culpabilisé.

Plus rares sont les scènes de décapitation dans l’œuvre Disney, hormis dans « Aladin ». Mais, au cas où certains réalisateurs l’auraient envisagé (inspirés par les exactions de Daech), la règle est désormais très claire. En revanche, la mort d’Ursula – empalée – dans « La Petite Sirène » de 1989 n’avait pas du tout été acceptée par le public ! Alors les studios en ont tiré leçon.

Enfin, il n’existerait aucune règle concernant le sexe, contrairement à la personnalité pudique de Walt Disney.

Quant aux armes, rien. En dehors du refus de la violence physique ou verbale.

Comme quoi, finalement, l’esprit Disney est utilisé à géométrie variable …

Fév 072016
 

Lucky LukeCe n’est pas exactement la question posée par Le Parisien / Aujourd’hui en France à quelques témoins, dans la rubrique « Voix express » de son édition du dimanche 7 février à propos de la présence du tabac dans les films. Sujet qui semble préoccuper beaucoup de monde en ce moment …

Mais la question est exactement la suivante : « êtes-vous choqué de voir des gens fumer dans les films ? ». Lire la suite »

Juin 042015
 

JP MockyElle y tient la députée PS Michèle Delaunay à son combat contre la cigarette au cinéma (voir NS 13 du 8 avril). « La France doit mener une action très volontaire pour sortir du tabac d’ici à 2030 et il faut, pour cela, « débanaliser » la cigarette, y compris dans ses représentations dans cet art populaire qu’est le cinéma » répète-elle encore aujourd’hui dans Sud-Ouest, avant de nous ressortir les arguments développés sur son blog, dont l’idée d’une commission de « contrôle » (voir NS 13 du 21 mai). Mais, pour éviter le monologue, le quotidien a donné la réplique au réalisateur Jean-Pierre Mocky, qui ne cède pas aux « sirènes » de l’égérie anti-tabac (voir NS 13 du 17 avril).

« Michèle Delaunay a raison de lutter contre la cigarette, car c’est un fléau. Moi-même qui suis très libéral, quand je vois une collaboratrice qui se tape 20 cigarettes dans la journée, ça me paraît beaucoup. Et quand je recevais mon ami Gainsbourg, il fallait, après son départ, tout ouvrir pour évacuer les odeurs de tabac… Mais je trouve sa proposition un peu con. Créer une commission pour examiner les scénarios… surtout pas ! Il y a déjà tant de règles, tant de censures. Une censure invisible, sournoise, économique, dont je suis victime dès que je veux faire un film sur un sujet brûlant. On vous fait croire que le film n’est pas bon pour ne pas le distribuer ou pour ne pas en parler dans la presse… Si je faisais « La Famille Bélier », je n’aurais pas de problème !

« Bref, c’est déjà compliqué d’être un cinéaste libre, il y a beaucoup de normes, de pressions… Il ne faut pas rajouter une commission. On pourrait modérer la présence de la clope dans les films qui parlent de notre société actuelle, parce que les gens fument moins, mais il n’est pas envisageable de faire un film sur la France des années 1950, ou de l’Occupation, sans cigarettes ! Michèle Delaunay pense que l’industrie du tabac finance nos films : quand j’ai commencé avec Bourvil, on avait de gros contrats avec Gitane ou Marlboro, mais ce n’est plus le cas du tout …

« Michèle Delaunay renverse le problème. Le cinéma représente la vie : avant de faire disparaître la cigarette des écrans, il faudrait la faire disparaître de la vraie vie. Et puis, la cigarette, ce peut être utile à un metteur en scène, pour camper, psychologiquement, un personnage. Souvent, les gens fument, quand ils sortent notamment, non pas par plaisir, mais pour se donner une contenance, parce qu’ils manquent d’assurance… La cigarette, c’est un truc de timide. D’ailleurs, je fume très peu ».

Mai 122015
 

PuritainsLe Point de cette semaine publie une réjouissante enquête sur « les nouveaux puritains » : « après le socialisme, le sociétalisme ! L’idéologie du bien et du mal, ce paternalisme gentillet, compte de nombreux militants dans la classe politique, médiatique, associative ».

Et cette charge contre ces bien-pensants qui veulent nous rééduquer n’épargne pas les anti-tabac les plus radicaux. Extraits.

• « Philippe Murray, dont l’œuvre n’a jamais été aussi actuelle avait résumé la chose en ces termes : dans notre pays des Merveilles, le Bien a non seulement recouvert le Mal, mais plus encore il interdit que celui-ci soit écrit, c’est-à-dire ressenti ou vu ».

• « Fumer à l’intérieur d’un véhicule en présence d’un mineur ? Interdit. Vapoter dans un train ? Interdit. La vente de coques de smartphones supports publicitaires d’une marque d’alcool ? Interdite … Le socialisme est mort, vive le sociétalisme ! ».

• « Parce qu’on ne peut inverser la courbe du chômage, on voudrait réformer les comportements. Badigeonner de blanc les paquets de cigarettes et postuler que les garçons et les filles ont les mêmes aptitudes. Enterrer le latin, inutile et soporifique. Agir contre les discriminations en sortant le délit de racisme de la loi de 1881 sur la presse et la liberté d’expression pour l’intégrer dans le Code pénal. Car comme chacun sait, là est le problème ».

• « La responsabilité personnelle et les choix individuels, eux, sont proscrits. Ce militantisme est un paternalisme gentillet qui fait du citoyen souverain un individu enfant qu’il est bon d’éclairer. Comment penser, comment voir, comment agir en société ? La loi ou le discours politique vous le diront. Quitte à nuire aux causes, parfois éminemment justes, que ces idéologies disent défendre ».

• « Une certaine morale désigne l’infâme et veut lui couper la langue et sinon la tête. Tout ça, disent-ils, au nom du vivre ensemble, pour faire société et bâtir du commun ».

En appui de cet article de Saïd Mahrane, quelques citations viennent illustrer cette idéologie sociétale, de Cécile Duflot, Najat Vallaud-Belkacem … et donc forcément de Marisol Touraine : « je veux que les bébés qui naissent aujourd’hui soient la première génération non fumeurs ». Les grands slogans plutôt que les avancées réalistes…

C’est au nom de cette idéologie que l’on stigmatise le fumeur avec le paquet neutre.

Avr 172015
 

Le tweet du 3 avril de la députée PS Michèle Delaunay, pour un renforcement de « l’œil de Caïn » sur le cinéma français (voir NS 13 du 8 avril) , aura tout de même soulevé un vent de protestation par médias interposés. Jusqu’au réalisateur Jean-Pierre Mocky qui a, paraît-il, déversé un flot d’injures dans le téléphone de la députée.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’hebdomadaire Télérama de revenir ironiquement sur l’offensive de Michèle Delaunay : « le cinéma français donnerait donc un mauvais exemple à la jeunesse ? Bonne nouvelle : les jeunes, que l’on pensait addicts aux blockbusters américains (où personne ne fume) et aux séries US (où tout le monde clope et picole), regardent donc des films français ». Et toc.

Puis, d’imaginer des pistes « de bonne conduite », si le cinéma devait devenir un espace public réglementé :

. « Pas plus d’un verre par personnage, et uniquement en cas de mariage. Les alcools forts seront réservés aux flics corrompus et aux tueurs en série ».
. « Les poursuites en voiture seront limitées à 110 sur l’autoroute et à 50 en ville ».
. « Au café, préférer le thé vert lors des scènes de planques policières ».
. « Piercing et tatouage devront indiquer que l’ado est sur une mauvaise pente »
. « Cinq fruits et légumes frais seront consommés dans chaque film français ».
. « Chaque scénario prévoira, évidemment, une séquence de tri sélectif ».

Madame Delaunay, vous qui êtes également médecin, lors de votre prochaine offensive, n’oubliez pas d’y ajouter une prescription d’antidépresseurs …