Mai 062021
 

En cette semaine où est évoqué le bicentenaire de la mort de Napoléon (ce 5 mai) …

•• Napoléon a rétabli le monopole du tabac mis à bas par la Révolution. Sachant que c‘est Colbert qui avait, le premier, établi le « Privilège de fabrication et de vente » sur les produits issus du tabac en 1674.

Le 29 décembre 1810, le monopole de l’achat des tabacs en feuilles, de la fabrication et de la vente des tabacs fabriqués est établi par un décret organique. Il en découle la fondation de la Régie des Tabacs et un vaste programme de construction de manufactures. Lire la suite »

Nov 182017
 

À l’occasion de l’augmentation des prix de lundi dernier, Le Parisien est revenu sur certains pionniers qui avaient commencé dès le 19ème siècle à alerter sur le tabagisme.

•• Sous le Second Empire, la vogue du tabac chaud – à mesure que la chique et la prise tombent en disgrâce sociale – conquiert la France. « Contamine plutôt », estiment quelques médecins, hygiénistes et moralistes, qui fondent le 11 juillet 1868 l’Association française contre l’abus du tabac qui devient la « Scat ».

« Le tabac et l’alcool ont pris dans nos mœurs une si grande place qu’ils y exercent en commun de si funestes effets sur la santé publique, sur l’ordre moral et social », proclame, en 1872, l’association, qui compte alors 607 membres. « Ce fléau » assure son président, Émile Decroix, vétérinaire dans l’armée, « est en partie responsable de la Commune à Paris un an plus tôt : « Sans la double ivresse alcoolique et nicotinique […], aucun peuple au monde n’aurait pu commettre les cyniques attentats dont nous avons été témoins. » Lire la suite »

Nov 142017
 

13 novembre 2017 … 13 novembre 1887 …

Quel est le lien en ces deux dates séparées de 130 ans ?

Une histoire de cigarette.

Pour nous, ce lundi 13 c’est la banalité du matraquage fiscal, signe de notre époque.

Le dimanche 13 novembre 1887 commence par un « mano a mano » dans les arènes de Madrid, une corrida de taureaux avec à l’affiche deux grandes figures de l’époque : Lagartijo contre Frascuelo. Ennemis dans les arènes, amis dans la vie.

Au moment de la mise à mort, Frascuelo est pris par le taureau. Très armé, celui-ci le frappe au ventre, le soulève et l’encorne de nouveau alors qu’il est à terre : la corne atteint l’épigastre et brise quelques côtes.

Aussitôt transporté à l’infirmerie, le torero est pris en charge. Dans le bloc opératoire, l’anesthésie n’est pas précisément ce qu’on connaît aujourd’hui. Un des assistants propose au torero un verre d’eau avec du citron. Ce à quoi Frascuelo répond : « non, ça, c’est pour les trouillards ; donnez-moi plutôt une cigarette. »

Et la légende rapporte que Frascuelo a continué à fumer tout le temps de l’opération …

Fév 122016
 

Suite aux recommandations de la Cour des comptes sur la lutte contre le tabagisme, le blog « Déjà vu » de Francetvinfo – qui se livre à l’exercice de comparer l’actualité d’aujourd’hui et les histoires d’hier – fait un retour sur d’autres croisades contre le tabac. Autrement plus dures.

Urban_VII•• Urbain VII, le pape anti-tabac

Urbain VII reste dans l’histoire pour deux raisons. Et d’une, son pontificat reste le plus court de l’histoire de l’Église : le malheureux pontife régna douze jours, du 15 au 27 septembre 1590, avant de mourir de malaria. Et de deux, il restera pour les siècles des siècles comme l’auteur de la première législation anti-tabac de l’histoire, du moins en Occident, en interdisant de fumer dans les lieux saints. Le pontife menaça tout bonnement les contrevenants de la peine la plus lourde : l’excommunication, autrement dit l’expulsion de la communauté chrétienne. Et Urbain précise bien que l’interdiction concerne toutes les manières de consommer du tabac que ce soit en le mastiquant, en fumant la pipe ou pétunant, autrement dit en l’aspirant par le nez sous forme de poudre.

•• Lèvres tranchées, coups de bâtons …

Au tournant des 16e et 17e siècles, plusieurs souverains réagissent à l’arrivée de l’herbe à fumer par une vague de mesures anti-tabac.
• En Perse, le shah Abbas opte pour une législation  » toute en douceur  » : il fait trancher les lèvres des fumeurs de pipe et couper le nez de ceux qui sniffent la plante du Nouveau Monde.
•. Le sultan ottoman Mourad IV fait, de son côté, brûler vif les malheureux surpris à fumer, sur le même bucher qui attend ceux qui boivent de l’alcool.
• En Russie, Michel 1er, fondateur de la dynastie des Romanov, menace de son côté les fumeurs de 60 coups de bâton sous la plante des pieds.
•. Roi d’Écosse et roi d’Angleterre, Jacques 1er, plutôt que de l’interdire, se fendit d’un traité acide : « A Counterblaste To Tobacco ». Il y qualifie le tabagisme d’habitude « répugnante pour l’œil, détestable pour le nez, dangereuse pour le cerveau et redoutable pour les poumons ». Il reproche aussi aux Anglais d’imiter, en fumant, « les mœurs barbares et bestiales d’Indiens sauvages et impies ». Et le souverain taxa le tabac dans des proportions sidérantes. Déjà.

Hitler campagne anti tabac•• La politique anti-tabac d’Adolf Hitler 

Ancien gros fumeur lui-même, Hitler vira de bord à la trentaine et, comme beaucoup d’ex, se mua en opposant acharné de la cigarette. Dans ses discours, le tabac devient l’un des pièges tendus par les ennemis de l’Allemagne aux Aryens, dont « on » cherche à affaiblir la force et la santé. Ce qui amena le Führer à tanner tout son entourage –  Goering et Eva Braun en tête – pour qu’ils cessent de fumer.
À cette vision s’ajoute le fait que la médecine allemande des années 30 est à la pointe de la recherche sur le tabac. Avant leurs confrères anglo-saxons, ils ont mis en évidence les liens entre tabagisme et cancers du poumon, et défini, au passage, le concept de tabagisme passif.
En quelques années, le IIIe Reich devient la première nation à se doter d’une véritable politique anti-tabac. En 1938, il est interdit dans les établissements de soins, dans certains services publics et dans les écoles. En 1941, sa consommation est interdite dans les tramways et se trouve prohibée dans les rues de soixante villes allemandes. La publicité naissante, alors très encadrée, est bannie des stades et des transports en commun.
Tout l’appareil de la propagande du Reich est déployé pour lancer des campagnes de prévention notamment auprès des jeunes. Même dans l’armée, la cigarette est rationnée : six par soldat et par jour, pour une vingtaine jusque-là.
Tout ça pour rien. Entre 1933 et 1939, le nombre de cigarettes consommées en Allemagne est multiplié par deux ; plus vite qu’en France où aucune législation n’est alors en place.