Jan 092016
 

Dior Poison GirlIls n’avaient pas supporté la campagne publicitaire du lipstick – de la ligne Addict de Dior – tenu comme une cigarette (voir NS 13 du 26 septembre). Là, ils vont encore hurler, aveuglement, pour la campagne du nouveau parfum de Dior « Poison Girl », programmée en ce début d’année 2016.

Une jeune frenchie – aux longs cheveux blonds et avec de jolies formes évoquées à travers le décolleté d’un blazer, loin des stéréotypes des mannequins anorexiques – qui joue le rôle d’une femme quelque peu provocatrice … en tenant une cigarette devant un panneau « no poison, no smoking ».

Un double clin d’œil. Au panneau d’interdiction de fumer de fumer devant les restaurants new-yorkais. À la célèbre inscription affichée à l’entrée de certains de ces établissements au moment du lancement du premier Poison dans les années 80 : les femmes portaient tellement le parfum, que plusieurs restaurateurs décidèrent de l’interdire dans leurs locaux tant ils en faisaient une overdose.

Un Poison, oui. Affiché avec son flacon en forme de pomme ou de fruit défendu (d’Éve à Blanche-Neige), Poison Girl cible les jeunes femmes rebelles, quelques peu féministes et soucieuses de prendre leur vie en main pour atteindre leurs rêves.

Du marketing pour capter une nouvelle catégorie de jeunes femmes ? C’est mal les connaître … Aujourd’hui, elles décident par elles-mêmes pour échapper au carcan d’un monde moralisateur et passablement machiste.

Sep 272015
 

Lipstick Dior addictNotre collectif d’anti-tabac voit le diable de « la cigarette » partout. Et leur obsession contre tout objet qui aurait la forme d’une cigarette, contre tout geste similaire à la tenue d’une cigarette atteint des sommets : plus addict à l’anti-tabagisme que les fumeurs à la cigarette ! Dernière exemple en date : leurs cris devant la dernière campagne publicitaire de Dior sur sa ligne « Addict » : un lipstick tenu entre un majeur et un index. Horreur. Perversité. Honte à la maison Dior voir NS 13 du 26 septembre).

Côté perversité, on leur rappellera que la maison Dior a fait plus fort, il y a quelques années, lorsque Kate Moss – la top modèle aux multiples addictions – fut l’égérie de la ligne. Mais là, on ne les a pas entendus. Peut-être qu’ils n’avaient pas saisi…

Côté marketing, il faut être gravement « addict à l’anti-tabagisme » pour estimer que l’objectif de Dior est d’inciter sa cible à pousser la porte d’un buraliste … plutôt que d’une parfumerie. Ou qu’une lectrice pense tabac plutôt que rouge à lèvre en découvrant la pub.

Une fois de plus, leur « fumophobie » prouve qu’ils ne comprennent rien à la période dans laquelle ils vivent et que leur « interprétation » – forcément faussée par des années d’idées préconçues – en dit long sur leur incapacité à accompagner le fumeur qui veut arrêter et à imaginer une véritable politique de prévention.

Alors, vont-ils brandir l’interdiction du lipstick (au cas où) ?

Alors, vont-ils nous interdire de tenir un crayon comme on en a envie (au cas où) ?

Ils se trompent de constat. Ils se trompent de combat. Si le taux de prévalence est plus élevé en France que chez nos voisins européens, c’est bien parce qu’ils doivent revoir leur copie.

Sophie Adriano