On ne va pas reprocher à la députée PS (et présidente de l’association Alliance contre le tabac) Michèle Delaunay sa lutte déterminée pour nous faire arrêter de fumer. Mais, et ce n’est pas la première fois que je le souligne, il y a de quoi être offusqué(e) par la méthodologie et le manque de discernement dans la hiérarchie des priorités.
Il suffit de lire Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce jour. Après neuf pages consacrées au dernier acte d’horreur commis au nom de la guerre lancée par Daech sur la France, on tombe sur la guerre de deux députés contre le tabac à rouler bon marché … Une page entière pour proposer une hausse massive du prix du tabac (+ 15 % pour les cigarettes, + 30 % pour le tabac à rouler) au nom de « l’hécatombe financière et sanitaire du tabac ».
L’hécatombe qui nous inquiète en priorité aujourd’hui (non-fumeur ou fumeur) Madame Delaunay, c’est la multiplication des attentats qui nous frappent dans un café, dans une église, au cours d’un spectacle. C’est-à-dire n’importe où …
Et pas celle, connue, archi-rabattue du tabac (c’est écrit en gros sur les paquets) … On a enregistré et on assume. Comme on sait qu’en France, les augmentations de prix, ça ne marche pas. Depuis 16 ans, c’est toujours la même politique, qui ne sait pas nous parler.
Nous sommes en état de guerre, soit. Mais aussi pour défendre notre liberté de choix d’adultes responsables !
Une fois de plus, nos associations anti-tabac démontrent qu’elles sont plus promptes à « occuper la scène médiatique » qu’à faire du vrai travail de terrain dans leur combat contre le tabagisme. La polémique actuelle sur les proviseurs qui ont accepté – temporairement – la mise en place de « zones fumeurs » dans les cours de leur établissement (voir NS 13 des 14 février et 10 janvier 2016) est révélatrice.
Sachant que « la tolérance » pour certains, « la violation de la loi Évin » pour d’autres n’est pas nouvelle : elle remonte au lendemain des tueries du 13 novembre et de la mise en place de l’état d’urgence, forcément synonyme d’exceptions à la norme.
• Qu’ont fait les associations anti-tabac depuis, face à ce qu’elle qualifient d’« aberration » ? Une question écrite à la ministre par-ci, des courriers aux responsables d’établissement par-là . Et personne n’a daigné répondre.
Pas étonnant, au regard de leurs arguments consistant à « dénormaliser absolument, totalement et définitivement le tabac ». Alors que les proviseurs, via leur syndicat, ne cessent de marteler qu’ils privilégient le risque imminent – en décembre, Etat Islamique avait appelé à prendre pour cible l’école et les enseignants – au risque qui se déploie dans le temps. Une vision partagée par la fédération des parents d’élèves FCPE.
Pas étonnant, non plus, face à leur hypocrisie revenant à s’occuper des jeunes quand ils fument dans l’enceinte des lycées… mais pas à l’extérieur. Voire à ne pas s’en préoccuper du tout. C’est ce que fait bien ressortir un article du Monde, citant le proviseur d’un lycée de Lyon : « j’ai vu des dealers profiter de l’occasion pour approcher des plus jeunes. Mais, jamais, jamais, des associations anti-tabac » (édition datée du mardi 5 avril).Lire la suite »
L’acteur, scénariste et chroniqueur, François Morel n’est ni fumeur, ni pro-tabac. Cependant, il a laissé libre cours – dans son dernier billet hebdomadaire sur France Inter (le vendredi 5 février) – à son bon sens critique et ironique (mais jamais intolérant) à propos de la polémique suscitée par le fait de pouvoir fumer, en période d’état d’urgence, dans des zones à l’air libre … mais à l’intérieur des lycées.
Comme quoi on peut parler, avec humour et mesure, du tabagisme.
« Est-il possible de fumer à l’intérieur de l’ambassade d’Équateur ? Parce que si Julien Assange a envie de s’en griller une, il serait plus prudent pour lui d’en fumer une à l’intérieur des locaux diplomatiques que sur les trottoirs de Londres.
« Je soulève cette question parce que, cette semaine, un syndicat de professeurs en France a alerté le gouvernement pour que celui-ci autorise les lycées à fumer à l’intérieur des lycées, plutôt que devant où ils pourraient être la cible des attentats terroristes.
« Pour l’instant, le gouvernement réserve sa réponse. Les proviseurs s’impatientent. Ils veulent que le gouvernement se prononce et prenne une décision rapide. Pour l’instant, silence radio. Le gouvernement n’a pas pris la peine de réunir un conseil extraordinaire pour s’occuper des lycéens fumeurs. À sa décharge, en ce moment, il a deux/trois trucs à régler …
Dès que la menace terroriste se sera éloignée, que la courbe du chômage se sera inversée, que la crise agricole sera réglée, il pourra réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent concernant la « fameuse » question de la cigarette dans les lycées.
« Et puis, ce n’est pas si simple. On n’aimerait pas que des abrutis sanguinaires s’en prennent à des adolescents fumeurs en train de discuter tranquillement devant les grilles de leur lycée.
« Mais on a le droit aussi de ne pas trouver complètement formidable de banaliser le fait de fumer. Avec ses conséquences sur la santé, si je ne me trompe pas.
« Vaut-il mieux être la cible de terroristes ou du cancer ? Pour l’instant, le cancer tue plus que le terrorisme. Pour l’instant …
« Peut-être faut-il leur demander leur avis aux lycéens. Il faut les consulter, il faut les responsabiliser. En début d’année – au moment où il faut faire remplir à chacun une fiche afin de connaître la profession des parents, le sport pratiqué ou le cursus souhaité après le bac – on pourrait leur demander s’ils préfèrent mourir du terrorisme ou du cancer.
« C’est, comme vous voulez, vous avez le choix … Ah, j’hésite, là je me tâte un peu. L’un est expéditif, l’autre est plus lent. Est-ce que je peux réserver ma réponse ?
« Dans les cinémas, dans les théâtres, on n’a pas non plus le droit de fumer. Pour l’instant, les spectateurs acceptent à l’entracte d’aller fumer devant les théâtres. Les directeurs de théâtres feraient-ils preuve de plus d’autorité que les proviseurs ?
« Dans l’enceinte des gares, il est également interdit de fumer. Mais qui prend le train remarque que nombreux sont les contrôleurs à se griller une petite cibiche quand le train est à l’arrêt.
« La loi est faite pour être respectée et détournée quand on ne peut vraiment pas faire autrement.
« Si un jour, le directeur de Radio France écrit au Gouvernement pour qu’il autorise le personnel à fumer à l’intérieur de la Maison Ronde, personnellement je militerai contre ».
Dans tous les rassemblements et regroupements qui se sont déroulés, ce week-end, sur les lieux des attentats barbares du 13 novembre, l’esprit et l’art de vivre de ces terrasses qui caractérisent nombre de bistrots parisiens ont été célébrés, exaltés et mis en exergue.
Ces terrasses ou l’on boit, discute et fume.
Ces terrasses de la convivialité, de la tolérance, de la détente.
Parmi les multiples opinions et commentaires soulevés par le sujet, on retiendra cette adresse du très populaire animateur de la chaîne américaine CBS, Stephen Colbert : « Si vous voulez vous sentir proche des Parisiens, buvez une bouteille de Bordeaux, mangez un croissant, mettez un béret, fumez une cigarette et mangez des frites ! ».
De quoi donner des crampes d’estomac aux prohibitionnistes de tous poils.
« Fidèle à ses valeurs de tolérance et de liberté, la Confrérie Jean Nicot condamne tous les actes de violence, de terrorisme, de prise en otages et d’atteintes à la vie d’autrui ».
C’est dans un climat marqué par les récents événements tragiques que le chapitre de Paris/Ile-de-France s’est réuni, ce mercredi 18 novembre. Et malgré ces tristes circonstances, près de 150 compagnons ont répondu à l’appel de cette traditionnelle soirée d’automne placée sous l’autorité du grand maître régional Gérard Bohelay.
Qui plus est, à bord d’un bateau-mouche qui a vogué au pied de grands monuments parisiens drapés aux couleurs nationales.
Parmi les intronisés de cette soirée, Dior Decupper (directrice générale de Seita), Bernard Soulier (président du club d’amateurs de cigares madrilène Los 100 Puros) et Stéphane Witkowsky (président du conseil de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine et fin connaisseur de Cuba).
Entre discours d’intronisation et dégustation de cigares, les conversations sont restées graves. Le souvenir d’un célèbre compagnon Jean Nicot, Georges Wolinski, lui aussi tombé sous les balles du terrorisme et de la barbarie étant dans toutes les mémoires.
« Nous sommes 13 millions » s’adresse aux fumeurs adultes et responsables. En application de la législation française sur le tabac, les mineurs de moins de 18 ans ne sont pas autorisés à naviguer sur ce site.