Mai 252016
 

Pause cigaretteEntre les discours lourdingues de notre ministre de la Santé pour promouvoir son paquet  (en ce 20 mai) et la traditionnelle Journée mondiale sans tabac (le 31 mai), les fumeurs ne vont pas être à la fête : déclarations théâtrales et études en tous genres.  BFM Business a déjà entamé la ronde : sur le thème de la (non) productivité des fumeurs et du coût sur les entreprises.

Sigmund Freud aurait eu tout faux en déclarant que le tabac stimulait le travail intellectuel. Les chiffres de ce 21ème siècle prouveraient que notre productivité ne serait pas supérieure à celle de nos collègues non-fumeurs. Mais en plus, nos pauses-cigarette, notre absentéisme et les cotisations versées aux mutuelles plomberaient la performance des entreprises. Exemples de ces calculs réducteurs qui propulsent le fumeur dans la marginalité et la culpabilité.

•• Sondage 2009 (CSA/Le Figaro) : 19 % des fumeurs déclaraient un arrêt de travail au cours des six mois contre 11,5 % pour les non-fumeurs.

•• Étude américaine de l’Université Ohio en 2013 : pour une entreprise, employer un fumeur coûtait (en moyenne) l’équivalent  4 600 euros par an de plus qu’un non-fumeurs: coûts répartis entre les journées d’absence, le « présentéisme » (pour compenser nos pause-cigarettes les fumeurs restent plus longtemps au travail … et perdent en productivité ! sic), le coût des pause-cigarettes et les mutuelles de santé qui, aux États-Unis, en profitent pour faire flamber les cotisations. Au Canada, la même année, une étude a rabaissé la facture à 2 890 euros …

•• Retour en France avec « Allen Car », un prestataire spécialisé dans les solutions pour aider les employés à arrêter de fumer. « Le tabac pour un fumeur représente une à deux heures de perte de temps. Il ne s’agit pas seulement du temps de pause en tant que tel. Il faut aussi penser aux salariés qui travaillent dans les tours et sont obligés de descendre pour fumer » (ndlr : il ne doit pas beaucoup travailler pour des PME en région).

« Évidemment, les non-fumeurs font des pauses. Le problème pour les fumeurs est qu’ils ne peuvent pas attendre en raison du manque de nicotine qui crée une tension intérieure et les empêche de se    concentrer ». À quand l’évaluation du coût de la pause-pipi, en fonction de ce que l’on boit ? 

•• Heureusement, une pause d’humanité avec cette thèse sur le tabac (2012) d’une sociologue à Sciences Po, Céline Goffette : « On sait que les fumeurs sont enclins à consommer du tabac en période de stress. Lorsqu’on mesure leur degré d’anxiété, on se rend compte qu’il diminue après avoir fumé. L’ingestion de nicotine permet de gérer ce stress ».

Et l’auteur de souligner que « si on lie souvent le tabac aux conditions de travail, les plus grands consommateurs restent les chômeurs ». 33 % des actifs fument contre 50 % des personnes sans emploi en France. C’est plus crédible.

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