Fév 062024
 

En cette période de grogne, si les fumeurs souhaitent pousser un coup de gueule, ce n’est pas Bercy qu’il faut cibler mais les sièges des fabricants de cigarettes.

Car la hausse – à des niveaux inacceptables – du 1er février dernier, c’est leur faute. Entre 40 et 50 centimes à nouveau … un mois après. Elle fait passer le paquet de cigarettes de Camel Filtres, Austin, Lucky Strike, News Rouge ou Winston Classic, pour ne citer que ces marques, à 11, 50 euros.

Le paquet de Marlboro lui, ne bouge pas, mais depuis janvier il était déjà monté à 12, 50 euros. Et le paquet de Dunhill International bondit désormais à 12,70 euros …

Ça va durer longtemps cette politique du « serpent qui se mord la queue » ? Plus le prix augmente (sous la pression fiscale), moins on vend et moins on vend, plus on cherche à rattraper sa marge en augmentant les prix etc. etc. …

C’est du GRAND n’importe quoi. Et ça montre surtout un manque total de respect pour les fumeurs, qui, au cas où les multinationales l’auraient oublié, sont des clients. On chercherait à les pousser vers le marché parallèle, on ne ferait pas mieux …

Déc 212022
 

Tiens, tiens … Nos institutions viennent de comprendre que les Français fument ! Pas besoin d’études pour le constater … il suffisait de descendre de son piédestal, de descendre dans la rue, de côtoyer les citoyens.

Au moins, les « grands manitous de la santé publique » ont des chiffres et nous aussi. 30 % de fumeurs réguliers, 25,6 % quotidiens (selon le baromètre de Santé publique France). Sans appel.

Pourtant, ils ont tout essayé … Le paquet le plus cher de l’Union européenne, le paquet neutre, les photos-choc, le « Mois sans tabac … on arrête ensemble » (qui ne convainc pas dans un pays aussi individualiste que la France). Ça ne marche pas.

Alors les experts dégainent des explications rationnelles à l’échec de leur stratégie pré-formatée sur le tabagisme : les catégories « défavorisées » qui resteraient fermées aux messages de santé publique (des sous-développés, en somme) ; les femmes (bien sûr des êtres faibles qui continuent à rechercher « des symboles de liberté ») ; et puis la crise du Covid avec ses impacts psychologiques …

Si on suit cette logique, ce n’est pas demain la veille que le tabagisme va baisser : inflation, pression sur la consommation d’énergie, guerre en Ukraine … en 2022. Tout est là pour le stress. Lire la suite »

Août 142022
 

Alors que la France arde de ses mille feux … les fumeurs ont eu chaud.

On ne sait pas encore exactement ce qui a provoqué tous ces départs d’incendie qui ont abouti en un embrasement général de l’actualité mais pour le moment on échappe à l’histoire du « sale fumeur irresponsable, inconscient et criminel qui a foutu le feu à la forêt ».

Car c’est devenu un cliché. Un feu en forêt, un abruti de fumeur ne devait pas être loin … Et pourtant l’activité humaine, sous toutes ses formes, ne manque pas de faire des étincelles dont certaines peuvent s’avérer malencontreuses voire criminelles : du barbecue au bricolage en passant par l’utilisation d’engins tout terrain de toute sorte.

Et puis, la nature elle-même, déboussolée par le dérèglement climatique, qui s’embrase toute seule.

Et enfin, il y les pyromanes, dérangés mentaux ou cas de malveillance économique, voire foncière. Au ministère de l’Intérieur, on leur attribue 10 % des départs d’incendie. Des spécialistes disent que cela devrait être plus. En Australie, près de la moitié des incendies sont attribués à des actes volontaires.

Pour le moment, le fumeur ne sert pas de bouc émissaire. Croisons les sabots. Notre statut de vache à lait fiscal leur suffit.

La Mère déchaînée

Nov 142021
 

La Cour du Québec a décidé que fumer une cigarette sur scène « n’est pas un geste artistique » et que, par conséquent, aucun théâtre ne peut se soustraire à la loi antitabac.

La chroniqueuse de La Presse.ca, Chantal Guy – qui avoue ne pas réussir à arrêter pour de bon – livre un pamphlet sarcastique sur une énième humiliation des fumeurs « dans l’indifférence totale, puisque ce sont des pestiférés. On est dans la suite logique de la lutte contre le tabagisme ». Extraits

En lisant un peu plus sur cette nouvelle, j’ai appris cependant qu’il s’agissait de cigarette de sauge, pratique courante au théâtre et au cinéma pour recréer la cigarette sans la nicotine – on ne va pas forcer les comédiens à se droguer … Là, j’avoue que je suis embêtée, car je ne connais pas les effets de la fumée secondaire de la sauge. Mais peu importe, comme fumer, c’est mal, montrer un personnage qui fume du persil ou de la valériane, c’est mal, j’imagine. Je ne m’obstine pas.

•• Comment en est-on arrivé là ? Il suffit d’avoir dans la salle un seul spectateur outré par une cigarette de sauge pour que la machine s’enclenche. Faut vraiment être zélé ou être un ex-fumeur très frustré.

C’est ainsi que trois théâtres de Québec ont vu débarquer des inspecteurs du ministère de la Santé et des Services sociaux et ont reçu des amendes, qu’ils ont contestées. Le juge leur a donné tort, car il estime que fumer « n’a aucun contenu expressif » et qu’il y a d’autres moyens de livrer « l’âme d’une représentation théâtrale » … Bref, interdire de fumer sur scène n’entraverait pas la liberté d’expression.

C’est très sérieux, la lutte contre le tabagisme, si vous ne le saviez pas, même quand il s’agit de sauge, car c’est tout ce qui se fume qui est interdit dans un lieu public. On veut vraiment l’avoir, notre monde sans fumée, et au théâtre … Si ça se trouve, c’est peut-être le même spectateur dans les trois cas, amant du théâtre et chevalier antitabac … On est plus ici dans une culture de délation, celle qui appelle les autorités, et qui existe de tout temps (…) 

•• Le lobby antitabac a gagné pratiquement tous ses combats, il ne lui reste plus qu’à traquer les derniers récalcitrants et les derniers détails jusqu’à l’éradication complète de la nicotine

Mais je n’ai jamais rien entendu d’intelligent sur la nicotine, à part dans le livre Au feu du jour d’Annie Leclerc, qui a tenu son journal de sevrage. « La cigarette est la prière de notre temps », écrivait-elle en 1979. Ou chez Cioran, qui disait avoir perdu son âme en arrêtant de fumer.

La nicotine est devenue essentiellement une question de morale et de santé publique, personne ne s’interroge sur ce que cette drogue procure réellement au-delà de ses dommages bien réels. Une drogue consommée frénétiquement par des gens comme René Lévesque, Beauvoir, Sartre ou Camus, si bien qu’il m’arrive de penser que la chute de l’intelligence en Occident est directement liée à l’interdiction de cette substance, bien plus qu’à l’arrivée des réseaux sociaux, où on semble se défouler pour combattre une dépendance oubliée.

Quand je vois quelqu’un consulter son téléphone toutes les 15 minutes, je sais que je suis devant un drogué qui ressemble beaucoup au fumeur, avec son besoin constant de dopamine. Il n’émet peut-être pas de fumée secondaire, mais qui sait s’il ne pollue pas l’environnement avec des idées toxiques ? (…)

•• La marche pour un monde sans fumée est depuis longtemps en branle, peu importe si elle nous mène dans un monde de plus en plus irrespirable. Quand on est incapable d’avoir un minimum de contrôle sur le parc automobile, les émanations de carbone, le smog, le réchauffement climatique et la sixième extinction de masse, on peut au moins taper sur les fumeurs pour se donner l’illusion d’un monde sain. 

Et même sur des comédiens qui font semblant d’en griller une vraie sur scène, comme si ça allait nous sauver. Mais on se demande si, pour avoir des poumons roses, il faudra aussi porter des lunettes roses devant toute production artistique.

« Cachez ce fumeur que je ne saurais voir » dirait Tartuffe aujourd’hui.

Nov 132021
 

C’est le Mois sans Tabac … Alors que plusieurs villes françaises, de toute taille, annoncent l’interdiction de fumer dans certaines zones en extérieur, l’« Espace sans tabac ». Ce qui fait bondir Nathan Devers : agrégé de philosophie, auteur d’« Espace fumeur », jeune ancien fumeur (voir 22 juin).

Dans une tribune de Figaro Vox, il dénonce cette vieille tendance de l’État à considérer qu’il est légitime de déterminer à leur place ce qui est sain pour les citoyens.

De prime abord, un quasi fait divers. Une dépêche insignifiante, presque sympathique, à tout le moins bénigne : des zones sans fumeurs (…) Les citoyens pourront s’y promener en paix, sans être incommodés, sans être intoxiqués, sans être assassinés par les fumeurs et leur mauvais exemple. Autour d’eux, plus d’odeurs qui empestent, plus de volutes grises, plus d’attitudes nocives. On aura enfin débarbouillé les rues de ces semi-drogués, de tous ces inconscients qui prennent plaisir à se mettre en danger (…)  Lire la suite »