Mai 082017
 

Coup de gueule de l’Institut économique de Montréal – publié dans Le Journal de Montréal du mercredi 3 mai – contre les groupes de pression … avides de taxes comportementalistes : « nos gouvernements en sont-ils conscients ? De la manière dont ils agissent depuis quelques années, sur le plan fiscal, on dirait qu’ils voient les plus pauvres comme une clientèle captive, facile à taxer ».

•• La démonstration de l’auteur Jasmin Guénette démarre par le sujet de la forte taxation du tabac : huit hausses successives depuis 2000 de la taxe québécoise, soit un total de 247 % d’augmentation. Sept pour la taxe d’accise fédérale, soit 158 % d’augmentation sur la même période.

Résultat : une augmentation du prix de la cartouche de cigarettes de 203 % en 17 ans.

« Or, il faut savoir une chose : les Québécois les plus pauvres fument 50 % plus que les Québécois les plus riches, selon les dernières données disponibles (2009). Les ménages québécois de fumeurs les plus pauvres étant également touchés quatre fois plus durement par les différentes taxes sur le tabac. En effet, ces derniers dépensent 5,2 % de leur revenu en taxes sur le tabac, alors que les riches, eux, n’y consacrent que 1,4 % de leur revenu.

« Dans le cas du tabac, soulignons que non seulement ce genre de hausse est une guerre aux plus pauvres, mais qu’elle incite aussi les gens à s’approvisionner sur le marché noir.

« Aussi, il faut comprendre que la prévalence du tabagisme diminue rarement de façon significative suite à une hausse de taxe. Cela s’explique par le fait qu’une réduction initiale de consommation est généralement suivie par l’atteinte d’un seuil auquel les utilisateurs restants ne modifieront plus leur comportement. Les taxes puritaines deviennent alors des taxes punitives pour cette partie de la population.

•• Et l’alcool ?

Si la taxation québécoise sur les alcools achetés dans les bars et restaurants a diminué depuis 2012, ce n’est pas le cas des taxes sur la bière et le vin acheté en magasin, soit pour une consommation à domicile. « Le choix n’est pas innocent. Où pensez-vous que nous achetons le plus d’alcool ?… Encore une fois, les moins nantis payent le gros prix, puisque la part de leurs revenus consacrés à l’alcool est proportionnellement plus élevée ».

« Enfin, certains avanceront que les taxes « puritaines » sont parfois justifiées par la mise en place d’un financement dédié à un programme spécifique. Mais trop souvent, les fonds récoltés sont détournés pour des dépenses gouvernementales autres que celles qui en avaient justifié la création ».

•• « Mais certains groupes n’ont que faire de ces faits (et des pauvres ?), et continuent obstinément à demander plus de « taxes puritaines » et plus de réglementations. Au point que les têtes du Capitaine Crunch et de Ronald McDonald sont maintenant mises à prix ! 

« Par exemple, le Regroupement pour un Québec en Santé veut une augmentation de la taxe sur le tabac qui atteindrait le niveau recommandé par l’OMS, soit 70 % du coût total d’un paquet ! Aussi, une taxe sur les boissons sucrées atteignant le niveau recommandé par l’OMS, soit 20 % du coût total d’une bouteille ou canette.

« La Coalition Poids n’est pas en reste. Elle ne souhaite rien de moins que le retrait des boissons sucrées dans les établissements, lieux et évènements publics, interdire les fontaines en libre-service dans les restaurants, tout en régissant « l’offre alimentaire » dans les pharmacies (…) Elle veut également taxer les boissons sucrées, soutenant que la dissuasion financière servant à faire la promotion de comportements sains a fait ses preuves ».

•• « Le gouvernent se drape de bonnes intentions en taxant l’alcool et la cigarette. Mais son réel objectif est tout autre : il veut les rentrées fiscales que ces taxes rapportent (…) Les politiciens (…) veulent l’argent (parce qu’ils sont en général incapables de contrôler les dépenses de l’État), mais ils se couvrent de bonnes intentions en envoyant le message d’un gouvernement qui prend soin des citoyens.

« Si le gouvernement surtaxe le cola, ou tout autre aliment jugé « nocif », il dira que c’est pour des raisons de santé publique, alors que la vraie raison est probablement qu’il veut davantage – et toujours plus – de l’argent des autres ! ».

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