Publiée dans Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce lundi 3 août, cette petite phrase nous a paru bien révélatrice d’une France telle qu’elle est dans ses conversations de tous les jours, malgré ce climat de stigmatisation des fumeurs que l’on nous inflige avec lourdeur.
Cela se passe au ministère de l’Intérieur et une conseillère explique au journaliste en quoi le cabinet reste sous pression en cette période de congés : « dans notre secteur, il se passe toujours quelque chose, difficile de s’arrêter complètement. C’est comme quand vous voulez allumer une clope alors que vous attendez le bus. C’est forcément à ce moment-là qu’il arrive ». Parole typique de fumeur. Bel exemple de stress professionnel. Et suggestion implicite de la façon d’y échapper un moment.
À propos, d’après nos informations, les fumeurs reprennent un peu du dessus en cette période de relâchement où quelques « volontaires et/ou désignés » assurent la permanence dans les ministères. On ne veut pas cafter, mais à Bercy, ça fume tranquille dans certains bureaux.
À l’Agriculture également. Même quand le ministre est là, nous dit-on. Il est fumeur et la crise des agriculteurs n’arrange rien (voir NS 13 du 7 mars).
Au ministère de l’Intérieur, aussi, mais plus discrètement. Les « planques à fumeurs » sont connues de tous. Et l’une des principales salles de réunion est toujours appelée « le fumoir ».
Du côté de l’Élysée, on attend que le sémillant conseiller en com, Gaspard Gantzer (dont on ne peut pas dire qu’il ne soit pas efficace), nous rediffuse un auto-portait de dégustateur de cigarette roulée sur les réseaux sociaux. Comme il y a quelques temps (photo).
Même au ministère de la Santé ? Pourquoi pas. Surtout quand la Marisol est absente « physiquement » malgré ses appels incessants au cabinet.
Il n’y a pas si longtemps que cela, dans le hall d’accueil du ministère, on ne pouvait pas rater un panneau rappelant qu’il fallait éviter de jeter ses mégots par la fenêtre … car cela bouchait les évacuations d’eau de pluie du bâtiment.
Jo Bazizin