La polémique sur la tolérance « de zones fumeurs dans les enceintes des lycées face au risque terroriste » a rebondi … comme l’an passé. Il aura suffi d’une réunion de réflexion au ministère de l’Éducation nationale sur le sujet pour que les associations anti-tabac s’empressent de crier au scandale dans les médias.
On aura entendu donc tout le week-end un grand déballage d’hypocrisies et de contradictions, face à un vrai cas de conscience et à une double réalité … Si le nombre de fumeurs jeunes en France ne baisse pas (et certainement pas grâce aux discours hargneux des anti-tabac), celui des terroristes non plus.
Alors ce lundi matin, Édouard (notre Premier ministre) a tapé du poing sur la table « non, c’est non … ». La décision : on laisse les lycéens sur le trottoir, avec leur cigarette et leur pétard, entouré de leurs potes pas toujours fumeurs. Pourquoi ? La préparation « d’un grand plan contre le tabagisme » (en plus du paquet à 10 euros, ndlr). Sans oublier que « la nouvelle posture Vigipirate Attentats » a déjà été renforcée. Parce qu’une « posture » cela doit être plus résistant qu’un plan face aux attaques ? (ndlr).
Replongeons-nous dans ces échanges absurdes entendus …
• Les anti-tabac eux interdisent tout : de fumer bien sûr, les pause-cigarettes, de sortir entre les cours … À croire qu’ils n’ont jamais élevé ni rencontré d’adolescents !
• Quant aux politiques, on tombe des nues …
Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, pas trop déterminé avant le coup de semonce d’Édouard : « le mieux est de ne pas trop fumer (sic sur Public Sénat). On fait des campagnes toute l’année, les médecins se mobilisent ». Et pourtant « il faut essayer d’éviter les attroupements. Une solution pourrait être, plutôt que d’autoriser les élèves à fumer dans l’enceinte de leur lycée, de « renforcer les dispositifs bornés » pour bloquer d’éventuels véhicules lancés à grande vitesse ».
Hésitante aussi la présidente de la région Ile-de-France : « C’est une question vraiment très délicate … qu’on ne laisse pas les proviseurs seuls. Je suis très attachée à la santé des lycéens … C’est une question qui devra être tranchée en concertation avec les parents ». Tu tournes en rond, Valérie.
• Le seul à attaquer ces atermoiements idéalistes, l’homme de terrain, Philippe Tournier (secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement / SNPDEN) : « nous nous sommes heurtés à une polémique qui nous semble un peu décalée de la part d’associations que l’on aurait plutôt voulu voir dans les lycées … On ne les voit jamais ». Et d’en venir aux faits : « depuis 2006, c’est interdit de fumer dans l’enceinte des établissements. En fait, cela n’a pas diminué du tout le nombre de fumeurs (…) et maintenant, les non-fumeurs sortent aussi avec les fumeurs ».
