Nov 042017
 

La prévention auprès des jeunes, ce n’est pas encore ça … à en croire le dernier baromètre de la mutuelle étudiante Smerep sur le tabagisme des étudiants et des lycées, publiée à une semaine de l’opération « Moi(s) sans tabac 2017 ».

Au passage, on se dira qu’il est toujours aussi nécessaire d’analyser finement les mécanismes complexes amenant des jeunes à faire appel à une expérience dont ils sont largement informés du danger létal. Le paquet neutre n’est-il pas en place depuis le 1er janvier ? Et le paquet neutre n’était-il pas destiné, prioritairement, à dissuader les jeunes ?

•• Revenons à l’étude, conduite par l’institut Opinion Way en mai 2017 pour la Smerep, dans laquelle 26 % des étudiants se déclarent fumeurs occasionnels ou réguliers, contre 22 % l’an passé.Et parmi eux, près de 20 % ne souhaitent pas arrêter de fumer.

Seuls les étudiants d’Ile-de-France renverseraient la tendance : 26 % de fumeurs en 2017 contre 29 % en 2016.

•• Concernant les lycéens, 15 % se disent actuellement fumeurs, dont plus de 30 % ne souhaitent pas arrêter de fumer. C’est un peu mieux que l’année dernière lorsqu’ un sur deux déclarait ne pas vouloir stopper le tabac dans les douze prochains mois. Pour les étudiants et les lycées prêts à l’arrêt, la préservation de la santé reste cependant prioritaire comme motivation (avec respectivement 62 % et 47 %). La question financière est retenue par 40 % des étudiants et 33 % des lycéens.

•• 86 % des étudiants ont arrêté par leur volonté seule. Les différentes méthodes de sevrage semblent quasi-inexistantes parmi eux. Sauf en Ile-de-France où il y est fait clairement référence : 9 % des étudiants ont utilisé l’e-cigarette, 6 % des gommes nicotiniques et 3 % l’hypnose ou la médecine douce.

•• La Smerep a édité une brochure intitulée « Tabac, cannabis, j’arrête, je respire » ayant pour but d’encourager tous les jeunes à participer à l’opération « Moi(s) sans tabac  » ; « même si plus de 90 % des étudiants et des lycéens déclarent être déjà informés sur les dangers de la consommation de tabac », rappelle la mutuelle.

Sep 052017
 

La polémique sur la tolérance « de zones fumeurs dans les enceintes des lycées face au risque terroriste » a rebondi … comme l’an passé.  Il aura suffi d’une réunion de réflexion au ministère de l’Éducation nationale sur le sujet pour que les associations anti-tabac s’empressent de crier au scandale dans les médias.

On aura entendu donc tout le week-end un grand déballage d’hypocrisies et de contradictions, face à un vrai cas de conscience et à une double réalité … Si le nombre de fumeurs jeunes en France ne baisse pas (et certainement pas grâce aux discours hargneux des anti-tabac), celui des terroristes non plus. Lire la suite »

Avr 152016
 

Lycee fumeurOn a tous entendu parler de ce débat d’autant plus surréaliste que la mayonnaise médiatique a bien pris.

• D’un côté, les proviseurs confrontés à un tas de priorités aussi écrasantes les unes que les autres. Au nom de l’état d’urgence, on leur demande de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’attroupements devant leurs établissements. En conséquence de quoi, ils prennent quelque liberté avec la loi sacrée, la loi Evin. Et ils aménagent de discrets « coins fumeurs » en enceinte scolaire. Près de la moitié des lycées seraient concernés.

• De l’autre, les anti-tabac qui s’étranglent de colère et lancent des procédures. Et les ministres – Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem – qui, après avoir tellement contribué à la popularité du gouvernement actuel, finissent par réagir en rappelant à l’interdiction totale de fumer dans les établissements. Sachant que le vrai problème, dans ces mêmes lieux, réside plus dans la « fumette » qu’autre chose. Sujet sur lequel ces chères ministres pataugent complètement.

Et puis, le syndicat des proviseurs qui renvoient les ministres gentiment sur les roses. Comme on a pu le voir sur un reportage de TF1, mercredi 13 avril au soir.

Et puis, le même journal télévisé de Gilles Bouleau qui se termine sur un reportage dans les territoires contrôlés par Daesh. Un témoin qui raconte : « si on se fait prendre 3 fois avec une cigarette … on nous coupe la main. Une autre récidive … la décapitation ».

Ça n’a rien à voir ?

Et bien moi, je pense que si.

Jo Bazizin

Avr 052016
 

fumeur jeune.01Une fois de plus, nos associations anti-tabac démontrent qu’elles sont plus promptes à « occuper la scène médiatique » qu’à faire du vrai travail de terrain dans leur combat contre le tabagisme. La polémique actuelle sur les proviseurs qui ont accepté – temporairement – la mise en place de « zones fumeurs » dans les cours de leur établissement (voir NS 13 des 14 février et 10 janvier 2016) est révélatrice.

Sachant que « la tolérance » pour certains, « la violation de la loi Évin » pour d’autres n’est pas nouvelle : elle remonte au lendemain des tueries du 13 novembre et de la mise en place de l’état d’urgence, forcément synonyme d’exceptions à la norme.

• Qu’ont fait les associations anti-tabac depuis, face à ce qu’elle qualifient d’« aberration » ? Une question écrite à la ministre par-ci, des courriers aux responsables d’établissement par-là . Et personne n’a daigné répondre.

Pas étonnant, au regard de leurs arguments consistant à « dénormaliser absolument, totalement et définitivement le tabac ». Alors que les proviseurs, via leur syndicat, ne cessent de marteler qu’ils privilégient le risque imminent – en décembre, Etat Islamique avait appelé à prendre pour cible l’école et les enseignants – au risque qui se déploie dans le temps. Une vision partagée par la fédération des parents d’élèves FCPE.

Pas étonnant, non plus, face à leur hypocrisie revenant à s’occuper des jeunes quand ils fument dans l’enceinte des lycées… mais pas à l’extérieur. Voire à ne pas s’en préoccuper du tout. C’est ce que fait bien ressortir un article du Monde, citant le proviseur d’un lycée de Lyon : « j’ai vu des dealers profiter de l’occasion pour approcher des plus jeunes. Mais, jamais, jamais, des associations anti-tabac » (édition datée du mardi 5 avril). Lire la suite »

Mar 242016
 

Cinéma HollywoodInterdire aux enfants non-accompagnés les films avec la moindre scène de cigarettes et de fumeurs … C’est ce que propose une « class action » (action de groupe) lancée le mois dernier par un parent énervé de San Francisco et déposée ce lundi 21 mars devant la Cour de Justice de Californie.

Comme si la pudibonderie américaine suivait, de façon exagérée et irréaliste, les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé qui a déjà appelé les gouvernements à « appliquer une classification aux films dans lesquels on consomme du tabac (…) et la diffusion préalable d’avertissements antitabac ». L’action citoyenne, en question, accuse de négligence le système de notation de Hollywood et demande à la justice d’imposer la classification R (pour « restricted ») à n’importe quel film mettant en scène le simple usage du tabac.

Tout juste déposée, l’action de groupe (qui peut s’avérer très payante aux États-Unis) n’a pas encore fait bouger les studios … Mais seront-ils prêts ainsi à tout supprimer : les injures, la drogue, le sexe, le tabac et aussi les armes à feu ?

Les scénaristes de demain vont avoir du pain sur la planche : inventer des films palpitants et distrayants sans héros ténébreux, sans alcool ni tabac, avec des héros chastes comme des anges et adeptes d’une non-violence sans faille.