Mar 022016
 

Cinéma GainsbourgFaut-il interdire aux mineurs les films où l’on voit des scènes de tabagisme ? Le quotidien La Croix en a remis une couche ce mardi 1er mars … sachant que les anti-tabac mettent régulièrement la pression sur le 7ème art, « accusé » de faire de la publicité déguisée et de « placement de produit ». Extraits et arguments des deux camps.

• La directrice du Comité national contre le Tabagisme (CNCT), Emmanuelle Béguinot use d’un curieux argument statistique : « Quand on voyait, en 1950, 70 % des hommes fumer dans un film, c’était normal. Car à l’époque, 70 % des hommes fumaient en France. Mais aujourd’hui, il n’est pas logique de voir encore cela dans un film alors que la prévalence est de 30 % dans notre pays »

• Adrien Gombeaud, écrivain et journaliste qui a publié « Tabac et cinéma. Histoire d’un mythe » : « Ces histoires de pourcentage sont absurdes. Selon ce principe, il faudrait qu’il y ait aussi 10 % de chômeurs dans tous les filmsEt si on suit le raisonnement des associations, il faudrait que, dans une course-poursuite à l’écran, les voitures ne dépassent pas la limitation de vitesse

« Un film n’est pas un spot de prévention du ministère de la santé. C’est une œuvre. Et il faut respecter la liberté de création du réalisateur. Si on voit beaucoup de gens fumer dans les films, c’est parce que de nombreux cinéastes estiment que la cigarette ou la fumée du tabac ont un important potentiel esthétique. Cela peut aussi être un élément de mise en scène. Par exemple, lorsqu’un réalisateur fait un plan fixe sur un acteur, le fait qu’il ait une cigarette à la main permet de créer du mouvement. Sans la cigarette, le plan risque d’être un peu mort ». Lire la suite »

Fév 142016
 

LycéeComme quoi, même en étant « hors-la-loi » (Évin), on peut avec imagination et responsabilité – pour ceux qui doivent assumer des situations concrètes – associer la protection des lycéens contre le terrorisme et la prévention sur le tabagisme (voir NS 13 des 9 février et 10 janvier) …

Ainsi, le lycée Maillol à Perpignan a été l’un des premiers lycées du département des Pyrénées-Orientales à installer, avec l’instauration de l’état d’urgence, un coin fumeur – en plein air- dans l’enceinte de l’établissement.

« Je sais très bien qu’en prenant cette décision, je ne respecte pas la loi. J’en suis pleinement conscient. Mais, je suis responsable de plus de 2 000 élèves. Il y a une hiérarchie des risques » témoigne le proviseur, Jean-Marie Mercadel, qui promet que dès la fin de l’état d’urgence, les cigarettes n’auront plus le droit de passer la porte du lycée.

Mais surtout, le lycée en a profité pour placarder des posters anti-tabac, un peu partout dans le lycée, professeurs et personnel infirmier étant incités à faire de la prévention/dissuasion.

D’ailleurs, avec un espace fumeur de 50 mètres carrés au cœur d’un immense parc, la cohabitation fumeurs/non-fumeurs se passe plutôt bien.

Sophie Adriano

Fév 092016
 

Lycée FumeursL’acteur, scénariste et chroniqueur, François Morel n’est ni fumeur, ni pro-tabac.  Cependant, il a laissé libre cours – dans son dernier billet hebdomadaire sur France Inter (le vendredi 5 février) – à son bon sens critique et ironique (mais jamais intolérant) à propos de  la polémique suscitée par le fait de pouvoir fumer, en période d’état d’urgence, dans des zones à l’air libre … mais à l’intérieur des lycées.

Comme quoi on peut parler, avec humour et mesure, du tabagisme. 

« Est-il possible de fumer à l’intérieur de l’ambassade d’Équateur ? Parce que si Julien Assange a envie de s’en griller une, il serait plus prudent pour lui d’en fumer une à l’intérieur des locaux diplomatiques que sur les trottoirs de Londres.

« Je soulève cette question parce que, cette semaine, un syndicat de professeurs en France a alerté le gouvernement pour que celui-ci autorise les lycées à fumer à l’intérieur des lycées, plutôt que devant où ils pourraient être la cible des attentats terroristes.

« Pour l’instant, le gouvernement réserve sa réponse. Les proviseurs s’impatientent. Ils veulent  que le gouvernement se prononce et prenne une décision rapide. Pour l’instant, silence radio. Le gouvernement n’a pas pris la peine de réunir un conseil extraordinaire pour s’occuper des lycéens fumeurs. À sa décharge, en ce moment, il a deux/trois trucs à régler …

Dès que la menace terroriste se sera éloignée, que la courbe du chômage se sera inversée, que la crise agricole sera réglée, il pourra réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent concernant la « fameuse » question de la cigarette dans les lycées.

« Et puis, ce n’est pas si simple. On n’aimerait pas que des abrutis sanguinaires s’en prennent à des adolescents fumeurs en train de discuter tranquillement devant les grilles de leur lycée.

« Mais  on a le droit aussi de ne pas trouver complètement formidable de banaliser le fait de fumer. Avec ses conséquences sur la santé, si je ne me trompe pas.

« Vaut-il mieux être la cible de terroristes ou du cancer ? Pour l’instant, le cancer tue plus que le terrorisme. Pour l’instant …

« Peut-être faut-il leur demander leur avis aux lycéens. Il faut les consulter, il faut les responsabiliser. En début d’année – au moment où il faut faire remplir à chacun une fiche afin de connaître la profession des parents, le sport pratiqué ou le cursus souhaité après le bac – on pourrait leur demander s’ils préfèrent mourir du terrorisme ou du cancer.

« C’est, comme vous voulez,  vous avez le choix … Ah, j’hésite, là je me tâte un peu. L’un est expéditif, l’autre est plus lent. Est-ce que je peux réserver ma réponse ?

Sncf« Dans les cinémas, dans les théâtres, on n’a pas non plus le droit de fumer. Pour l’instant, les spectateurs acceptent à l’entracte d’aller fumer devant les théâtres. Les directeurs de théâtres feraient-ils preuve de plus d’autorité que les proviseurs ?

« Dans l’enceinte des gares, il est également interdit de fumer. Mais qui prend le train remarque que nombreux sont les contrôleurs à se griller une petite cibiche quand le train est à l’arrêt.

« La loi est faite pour être respectée et détournée quand on ne peut vraiment pas faire autrement.

« Si un jour, le directeur de Radio France écrit au Gouvernement pour qu’il autorise le personnel à fumer à l’intérieur de la Maison Ronde, personnellement je militerai contre ».

Jan 102016
 

Lycée fumeursIronie du sort … Alors que nous sommes aux 25 ans de la loi de santé Évin (10 janvier 1991), les élèves peuvent désormais fumer dans l’enceinte même des établissements scolaires (voir NS 13 du 21 novembre).

Cette tolérance – à caractère provisoire – a même fait l’objet d’une circulaire, datée du 25 novembre 2015, dans le cadre du plan Vigipirate, de la prévention attentat et de l’état d’urgence.

Dans le contexte actuel, il s’agit d’éviter que les élèves fumeurs forment des attroupements sur les trottoirs devant les établissements. Les responsables d’établissements ont donc mis la pression afin que les vraies priorités soient respectées. La circulaire – déclarée illégale par des autorités moralo-sanitaires furieuses – a d’ailleurs pris les devants en parlant subtilement « d’aménagement de zones spécifiques ».

Laissons la parole au proviseur d’un lycée de Landerneau en Bretagne (sur France Bleue Breizh Izel) : « il faut choisir le moins pénible. Il y a des évènements en France à l’heure actuelle. Il faut se protéger. La première responsabilité d’un chef d’établissement est de veiller à la sécurité des élèves. La sécurité est notre premier objectif … C’est marrant de voir des élèves fumer à l’intérieur de l’établissement. Mais comment faire autrement ? ».

Une idée à soumettre aux anti-tabac qui préfèrent interdire que dialoguer : aller voir les jeunes et parler avec eux pendant ces pauses tabac … à l’abri dans la cour des lycées.

Sophie Adriano

Nov 212015
 

Lycéens fumeursDans ce monde d’intolérance à l’encontre des fumeurs (comme si l’on avait besoin de cela en ce moment), apparaissent de petites lumières de bon sens.
C’est ainsi le cas du syndicat majoritaire des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN) qui a demandé au Premier ministre, dans un courrier en date du 18 novembre, de prendre en compte, en cette période d’état d’urgence, la sécurité des lycéens fumeurs …

Voici le communiqué dans son intégralité dont on retiendra le « droit à fumer des élèves ».

« L’interdiction de fumer dans les espaces découverts des EPLE ( collèges , lycées et établissements spécialisés ) a, comme conséquence, que les élèves qui en ont le droit sortent durant les récréations de plus de deux milles lycées et restent devant les établissements par dizaines, voire centaines.

« Le risque potentiel de cette situation n’a pas échappé aux personnels de direction dont beaucoup ont pris des mesures provisoires autorisant des espaces fumeurs dans les enceintes sécurisées des établissements. Ces mesures restent cependant toujours incompatibles avec l’article R. 3511-1 du Code de la Santé publique, y compris durant l’état d’urgence.

« Le SNPDEN a donc écrit au Premier ministre demandant que le droit prenne en compte avec réalisme les circonstances que nous traversons et permette aux établissements d’assurer effectivement la sécurité de tous leurs élèves en établissant la possibilité d’espaces fumeurs extérieurs dans l’enceinte des lycées pour la durée de l’état d’urgence ».

Sans commentaires.