Et ce sont, bien entendu les fumeurs qui en sont les victimes : trop passives, toujours trop passives …
Selon un article édifiant des Échos (1er mars), la hausse des prix d’hier, c’est près de 500 millions de recettes fiscales en plus pour l’État, plus exactement pour la Sécurité sociale. Alors que la reprise économique commence à combler le déficit … C’est bien une opération haro sur le pouvoir d’achat des fumeurs.
Évidemment, on les culpabilise avec l’argument rabâché : le tabagisme, c’est la « première » cause de mortalité évitable et donc, forcément, des dépenses de santé. Nos ministres des Comptes publics et de la Santé ont donc préféré insister sur les implications pour la santé publique, avec « une nouvelle étape franchie pour la prévention de l’entrée dans le tabagisme et [l’incitation] des fumeurs à s’arrêter de fumer ». Mais silence radio sur le remplissage des caisses de l’État. Hypocrites.
Et le pouvoir d’achat dans tout ça ? Nos grands stratèges de la santé publique comptent bien sur le fait qu’on n’arrête pas franchement. C’est le « jeu de l’élastique ».
L’État se base dans ses calculs « sur une hypothèse d’élasticité prix de -0,75, à savoir qu’une hausse de 10 % du prix est censée se traduire par une baisse de 7,5 % des volumes vendus ». D’où les 500 millions dans les caisses de la Sécu.
Mais, il se pourrait que l’hypothèse d’élasticité soit à -0,30, ce qui conduirait à une hausse de 1,3 milliard des taxes liées au tabac en 2018. Le jackpot. Anti-santé publique de surcroît.
De fait, cette hausse des prix du tabac devrait contribuer à alimenter la polémique sur le pouvoir d’achat, assure gentiment Les Échos. C’est la moindre des choses.
La Mère déchaînée