Haro sur les moralisateurs qui voient le mal derrière le plaisir … jusqu’à la vapeur de la cigarette électronique. Un libre propos, publié ce mercredi 9 mars, sur le site libéral Contrepoints, détricote les atermoiements des autorités sur le vapotage … un plaisir dont elles n’auraient pas trouvé la sanction. Extraits :
« C’est une longue tradition en Occident : toute jouissance doit être taxée, encadrée en insistant toujours sur un revers de la médaille. Mais cette régulation des plaisirs et des addictions se justifie d’ordinaire sur un constat objectif de leurs répercussions en termes de santé publique. C’est là que la cigarette électronique pose problème au paternalisme étatique : n’ayant pas encore vérifié de répercussions sur la santé … on invoque le geste et la tentation, on se place dans le champ de la morale …
« On lit ainsi dans l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 22 février dernier « (…) il apparaîtrait que le marketing de ll’industrie de la cigarette électronique induise un désir de tabac chez le fumeur et un regret chez l’abstinent » et que « (…) le premier argument marketing est le nombre de consommateurs visibles » …
« Ce n’est pas une substance qui est incriminée, mais un geste. Vapoter en public, ce serait indécent, ce serait inciter à fumer. Ce serait en somme donner le mauvais exemple …
« Un geste subversif ? Oui, le « vapotage » a quelque chose de scandaleux pour les moralistes et les paternalistes de touts bords.
« Pour la première fois, nous sommes en présence d’une addiction qui n’a pas – encore – de rançon sanitaire. Il semble pourtant que toutes les délectations réservent quelque punition divine : le cancer nous guette si l’on fume, la cirrhose si l’on boit, le cholestérol si l’on mange. Mais dans le cas de la cigarette électronique, la justice immanente qu’on aime tant rappeler aux jouisseurs ne s’applique pas encore …
« Sur quoi se fonder alors, pour réclamer les interdictions, les taxes auxquelles les tenants de l’ordre sanitaire et moral sont incapables de renoncer, si ce n’est une normalisation arbitraire ? La vapeur qui devrait bénéficier de la présomption d’innocence est bannie pour la simple raison qu’elle rappelle la fumée. Ce qui est visé, ce n’est plus le danger en tant que tel, mais le désir qui lui est associé …
« On le voit par exemple dans la médicalisation qu’on cherche à imposer (…) la cigarette électronique comme médicament, comme palliatif, c’est nier la légitimité du plaisir (…) ».