Juin 192016
 

OMSJournée mondiale sans tabac, déclarations tonitruantes lors d’éternels sommets appelant à toujours plus d’interdictions, à toujours plus de hausses de prix et au paquet neutre … l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’est pas en reste dans la persécution des fumeurs. Comme si nous n’étions pas dignes d’être soignés ! Comme si l’OMS n’avait pas d’autres missions plus prioritaires entre les épidémies frappant des pays sous-développés et le manque d’infrastructures sanitaires de nombreuses régions du monde !

Seulement voilà, aveuglée par son rôle de « grand commandeur », l’OMS pousse le bouchon de plus en plus loin … Comme s’en inquiète Guy Dartiailh, un professeur de Sciences économiques et sociales dans un collège du Nord, qui contribue régulièrement sur le site Contrepoints face à ces incessantes pressions pesant sur le droit du fumeur.

Jusqu’où ira l’OMS au nom de sa lutte anti-tabac ?

• « À la surprise générale, pour le sommet qu’elle organisait les 28 et 29 avril derniers sur l’implantation de la Convention-cadre sur le contrôle du tabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas choisi une autre destination que la ville d’Achkhabad, capitale du Turkménistan. Pays dont elle met en avant la politique anti-tabac, mais où, selon Amnesty International, « aucune amélioration de la situation relative aux droits humains n’a été constatée en 2015 ». Le Turkménistan disposait pourtant d’une grosse marge de progression, que ce soit en matière de liberté d’expression, de liberté de religion, de torture et autres mauvais traitements, de disparitions forcées, d’entraves à la libre circulation ou autres.

« Certes, le gouvernement du Turkménistan a annoncé en janvier dernier son intention de mettre en place un médiateur chargé des droits humains. Mais, toujours selon Amnesty International, ces dernières années « les autorités turkmènes se sont contentées d’une adhésion de pure forme aux réformes dans le but d’apaiser la communauté internationale ». Et cela semble avoir fonctionné, du moins pour ce qui concerne l’OMS. En 2014, le petit pays d’Asie centrale s’est vu décerner par l’agence un « certificat de reconnaissance spéciale » pour sa lutte contre le tabagisme. La consommation de tabac y est en effet la plus faible du monde. Ce qui est loin d’être surprenant puisqu’il est tout simplement interdit de vendre du tabac dans le pays depuis janvier dernier.

• « À peine moins controversés, les ministres pakistanais, ougandais, panaméen ou encore kényan se sont vu décerner la fameuse distinction de l’OMS par le passé. Tout comme le ministre indonésien de la Santé, alors que c’est dans ce pays que les fumeurs sont le plus nombreux. Selon une étude de l’université de Washington, 57 % de la population masculine en Indonésie fume, contre 31,1 % à l’échelle mondiale. L’OMS n’a décidément pas fini de nous surprendre.

• « Cette année, l’Organisation mondiale de la Santé a décidé d’octroyer le prix de la Journée mondiale sans tabac au ministre français de la Santé. L’agence internationale a en particulier souligné les efforts de celle-ci pour mettre en place le paquet neutre sur les produits du tabac depuis le 20 mai dernier. Or, il s’agit d’une des mesures les plus contestées parmi celles prises par la ministre. Dès les premiers débats à l’Assemblée nationale, les responsables politiques ont craint notamment que la France ne suive l’exemple de l’Australie où le marché parallèle a progressé de 25 % depuis la mise en place du paquet neutre.

• « Alors que ses dernières décisions commençaient à entamer sérieusement sa crédibilité, voici que l’OMS se retrouve à nouveau au cœur d’une polémique affligeante. Le 1er juin, à la suite de la Journée mondiale sans tabac, la représentante de l’agence en Syrie, Elisabeth Hoff, a appelé les Syriens à arrêter de fumer. Selon Madame Hoff, « la crise actuelle ne doit pas servir d’excuse aux Syriens pour mettre en danger leur vie ». Bombardés, assiégés, affamés depuis plus de cinq ans, les Syriens ont vu plusieurs centaines de milliers de personnes mourir à cause de la barbarie de l’État islamique. Mais il est vrai que cela ne devrait en aucun cas leur servir d’excuse pour « mettre en danger leur vie ».

Heureusement que l’OMS est là pour le leur rappeler. Cela dit, si ce n’était pas le cas, les Syriens n’auraient en réalité rien en craindre. L’État islamique, pour qui le fait de fumer contredit les principes de l’islam, interdit lui aussi la cigarette. Il impose une peine de flagellation à tous ceux qui « mettraient leur vie en danger » en fumant. Voilà qui devrait faire réfléchir l’OMS quant à la pertinence de ses alliances et stratégies ».

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