Rafraîchissante, cette interview de l’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti publiée dans Le Point de cette semaine. Avec des propos bien sentis dans lesquels on se retrouve pleinement. Extraits
•• Nous reprenons un premier extrait au moment où l’avocat est interrompu par un appel téléphonique : (le téléphone sonne : « Ouais mon camarade. Je vais chez l’hypnotiseur pour la clope et puis on se voit après … »)
• Le journaliste : L’hypnotiseur, ça fonctionne ?
Éric Dupond-Moretti : J’ai fait deux mois sans toucher une cigarette, un truc énorme pour moi qui ne reste pas une heure sans fumer. Et puis un soir de beuverie, j’ai basculé …
• Que pensez-vous de l’époque ?
E. D-M : Je me reconnais assez mal dans cette époque. Cette exigence de transparence que moi j’appelle la « transpercence », ces nouveaux juges qui sont devenus des justiciers, ces journalistes qui se prennent pour des flics, l’étiquette de vin sur laquelle il est écrit « À boire avec modération » comme si on ne le savait pas, le paquet de clopes qui vous rappelle que ça tue, les balances que l’on appelle les lanceurs d’alerte …Tout ça me fait profondément … (Il s’arrête) Je vous laisse le soin de mettre le verbe correspondant.
•• Plus loin.
• L’époque est-elle trop hygiéniste ?
E. D-M : L’interdit est désormais la règle. Comme les politiques sont impuissants sur les problèmes économiques, il faut investir le champ du possible, c’est-à-dire la réglementation tous azimuts. On crève de cette hyper-réglementation. J’aime la formule de Pompidou : « il faut arrêter d’emmerder les Français ». Que ceux qui veulent bouffer du quinoa en bouffent à se faire éclater la panse. Mais qu ‘ils ne m’ennuient pas si je veux manger une entrecôte.
J’adore cet homme, son franc-parler, sa grande g….e, sa façon de fumer, l’air de rien dans ses grandes manches, dans le prétoire (je ne sais pas s’il le fait encore)… son côté bourru mais que rien ne peut (plus) déstabiliser.
Et surtout, il est comme la plupart des gens, il vient d’un milieu ouvrier, avec son père décédé quand il était enfant, il est sorti de ce milieu en faisant la fierté de sa mère, mais n’est pas devenu « petit » bourgeois pour autant, même s’il n’achète probablement plus ses vêtements chez Primark 🙂