La lutte contre le tabac suscite des idées dignes d’Orwell. En voici une, signée d’un chroniqueur du Point, Julien Damon (sociologue et professeur associé à Sciences Po) : le permis de fumer.
Tout fumeur devrait acquérir un permis, renouvelable annuellement, obligatoire pour acheter des cigarettes et les consommer dans l’espace public. Détails.
« Le permis pourrait être constitué d’une carte intelligente enregistrant les achats et pouvant même les limiter, par exemple à 40 cigarettes par jour ou à leur équivalent en tabac à rouler, voire en liquide à vaporiser dans des cigarettes dites électroniques. L’attribution du permis serait interdite aux mineurs et conditionnée à une visite médicale, elle-même payante et non remboursable. Quelques amendes compléteraient d’ailleurs les revenus liés à ce permis sans points. À 10 ou 20 euros le permis, les quelques centaines de millions d’euros collectés seraient directement affectés à la sécurité sociale.
« Dans une version moins orwellienne, le permis ne poserait pas de limites. Il s’agirait simplement d’une autorisation pour acheter et pour consommer dans les rues. Quel est le véritable avantage ? Il s’agit d’amener chacun à réfléchir, à évaluer, à décider quand, en l’espèce, la majorité des fumeurs disent vouloir arrêter. Sans contraindre drastiquement, l’ambition est d’aider les gens à s’aider eux-mêmes. »
Ce n’est pas tout à fait de la science-fiction, explique encore Julien Darmon, l’idée ayant déjà été évoquée très sérieusement au Royaume-Uni, avec un permis réservé aux majeurs et vendu 10 livres. « Et elle n’est pas plus bête qu’une augmentation des taxes » soutient l’auteur. Conclusion : la boite à bêtisier est grande ouverte.
La boite à bêtisier est grande ouverte depuis 2004 et a rapporté plus de 14 milliards d’Euros au Fisc en 2016. En Janvier prochain le tabac augmentera de 1 Euros et le prix moyen du paquet sera à 10 E à la fin de ce quinquennat. Tout est bon pour nous vider les poches. Jusqu’à quand?