Août 112021
 

Fort à propos cette tribune signée Corinne Lhaïk et publiée en Une de L’Opinion de ce 10 août. 

Car sans prendre parti pour ou contre le pass sanitaire ou pour ou contre la vaccination, on aura entendu beaucoup de déclarations sur les non-vaccinés (« irresponsabilité », « ce n’est pas la liberté » …) qui ne sont pas sans rappeler les discours récurrents sur les fumeurs.

« Avis au lecteur : toute ressemblance entre le propos qui suit et le pass sanitaire serait totalement fortuite. 

•• Le 1er janvier 2008, la fréquentation des restaurants, bars et cafés, était interdite à des millions de Français. Ils refusaient un vaccin ? Non. Un test médical ? Non, pire : ils fumaient !

Ce jour-là entre en vigueur un décret qui doit tout à l’implication du ministre de la Santé et des Solidarités de l’époque, Xavier Bertrand. « Ce n’est jamais facile d’arrêter de fumer. Je suis aussi passé par là », confiait-il à des internautes qui l’interrogeaient sur le site de Matignon.

L’interdiction se veut pédagogique et bienfaisante : il s’agit de protéger ceux qui ne fument pas du tabagisme passif et de détourner les autres de la nicotine. Tiens, comme aujourd’hui avec le pass sanitaire qui entend orienter les Français vers le vaccin. Mais toute ressemblance, etc. etc. 

Pourtant, ces lieux où l’on pratique l’art de vivre à la française, comme l’on dit aujourd’hui à l’Élysée, sont entourés d’une relative mansuétude. Alors que la cigarette, le cigare et la pipe sont bannis des lieux publics depuis le 1er février 2007, les bistrots, troquets et autres rades sont en sursis jusqu’au réveillon de l’année suivante.

•• Mais le 2 janvier 2008, une fois dissipées les vapeurs d’alcool et de tabac, la dura lex sévit. Enfin, presque : le ministère de la Santé précise que les sanctions seront d’abord limitées, le Gouvernement comptant sur la pression sociale et l’adoption spontanée de la mesure. Tiens, comme aujourd’hui avec le pass sanitaire.

La nouvelle règle est contestée, conspuée, mais adoptée. Avec une échappatoire : les terrasses, non soumises à interdiction, deviennent le refuge des accrocs (tiens, pas comme aujourd’hui pour le pass). Des armées de chaufferettes garantissent le confort des fumeurs l’hiver. Pas de chance : la loi vient de les interdire à partir du 31 mars 2022, protection du climat oblige. »

Mai 232018
 

Coup de gueule de Laurent Mimouni sur le site cigars-conect.com contre certains établissements parisiens qui font de la surenchère dans la discrimination des fumeurs … de cigares, cette fois.

•• On connait déjà la notion de « terrasse non-fumeur », avec le label « Ma terrasse sans tabac », mis en place par le ministère de la Santé l’été dernier. Cela dit en passant, le site et l’appli recensent 28 établissements pour Paris et 75 à l’échelle du pays (…)

•• On voit désormais fleurir la notion, contestable, de terrasse « fumeur sauf cigare ». C’est parfois écrit en toutes lettres (comme au Café de la Place dans le 16ème à Paris). Ça peut aussi être pratiqué plus discrètement, comme à La Petite (toujours à Paris, dans le 5ème) où le gérant, « affirmant que nous allions « lui vider sa terrasse », a accepté de renoncer à 4 consommations déjà servies pourvu que nous déguerpissions … pour aller sur le trottoir d’en face.

•• La pression n’ayant pas de limites, poursuit Laurent Mimouni, « nous sommes tombés récemment sur une nouveauté encore plus aberrante : le « fumoir interdit au cigare ». Cette forme nouvelle d’ostracisme se pratique au restaurant Bambou (Paris 2ème). Sur consigne de la direction, le serveur nous a poliment éconduits, lorsqu’il s’est aperçu que nous nous apprêtions à profiter de son vaste fumoir en dégustant un cigare. Notre Montecristo Edmundo aurait sans doute outrageusement dérangé les fumeurs de Camel ou de Marlboro … ».

Jan 052018
 

Ça y est, c’est le marronnier de l’hiver : certaines brasseries et des bars ne respecteraient pas la réglementation concernant la possibilité de fumer en terrasses.

Les associations anti-tabac braillent, les amendes pleuvent et les médias s’émeuvent.

Nous, on avait l’impression que la cohabitation entre fumeurs et non-fumeurs fonctionnait plutôt bien. Lire la suite »

Juil 252017
 

À en croire un article de La Dépêche du Midi, ce serait plutôt la tendance dans certains établissements toulousains et pas seulement ceux équipés de fumoir(s) : ça refume.

« L’habitude » serait d’improviser un sous-sol ou une cave en espace fumeur. Des endroits « confidentiels » sur lesquels les patrons ferment les yeux quand ce ne sont pas eux qui, délibérément, en prennent l’initiative.

•• Dans un bar à cocktail du centre, en allant aux toilettes, où on ne vient pas seulement satisfaire un besoin pressant et « sur les conseils des gérants ». 

Dans une boîte de nuit, où le sous-sol est largement dédié à ce genre d’activité : « je viens toujours fumer dans cette pièce. Cela évite de sortir, de faire du bruit et d’avoir des histoires avec le voisinage. Le patron est d’accord. C’est lui qui a lancé l’idée » annonce une cliente régulière.

Dans un troquet des faubourgs, où les habitués sortent rapidement cigarettes et briquets, devant un patron tolérant : « ce sont de bons clients, des fidèles. Alors quand ils fument quelques cigarettes dans l’après-midi, ce n’est pas bien grave. Ils ne gênent personne à cette heure-là ».

•• Mais soyons « rassurés », l’ange-gardien veille … La police aurait effectué 22 procédures en 2016 et 10 en 2017 – alors que Toulouse compte 2 500 établissements – quand ce ne sont pas les clients non-fumeurs qui jouent les gendarmes eux-mêmes. Anecdote : dans un restaurant réputé, des clients ont appelé la police alors que des voisins de table allumaient une cigarette à la fin du service.

•• Et l’hypocrisie n’est pas loin. Le Président de Toulouse Nocturne (Christophe Vidal, le maire de la nuit, en clair) pousse des hauts cris en termes de santé publique et tombent littéralement sur les « clients fumeurs bruyants » : « ce sont majoritairement les fumeurs qui génèrent des nuisances au voisinage, entraînant parfois des fermetures administratives. Face à ce problème, quelques patrons vont fermer les yeux (…) Ce n’est évidemment pas acceptable ».

On conseillera donc à Monsieur Vidal de faire un tour des sorties d’établissements nocturnes, à l’heure où les clients très alcoolisés ne font pas ni le silence ni dans la dentelle.

Ils ont bon dos les fumeurs !

Juin 102017
 

Comme quoi tout peut arriver …

Le groupe Partouche a ouvert, à La Ciotat ce jeudi 8 juin, un casino unique en son genre en Europe … 1 300 mètres carrés à ciel ouvert pour que les clients puissent fumer.

À cela s’ajoutent, une pelouse accueillant un coin pour la pétanque, un food truck, barbecue, bar, et des jeux virtuels …

Côté machines : un black jack / jaccuzi, multitudes de machines à sous, quarante postes de roulettes électroniques, tables de poker installées sur la terrasse avec vue sur la garrigue.

Sous quatre gigantesques parasols, vert, rouge, jaune et bleu, joueurs et machines seront à l’abri de la pluie, du soleil et du vent. Et tout cela parce que l’interdiction de fumer dans les lieux publics a durement touché l’activité des casinos … Retour à l’envoyeur.

Si l’expérience est concluante, le groupe s’en inspirera même dans des régions plus tempérées, en installant une terrasse dans un établissement existant ou ailleurs. Comme quoi, l’art de vivre peut toujours se réinventer.