Fév 032017
 

Encore un nouveau coup sur la tête asséné par le harcèlement aveugle de notre ministre de la Santé : la disparition de certains noms de marques qualifiés arbitrairement de trop chic ou glamour.

Entre incompréhension et révolte, on peut se réconforter en lisant ce billet « sur la bêtise sans filtre » de Marisol Touraine d’une journaliste – Eloïse Lenesley – collaborant à Causeur qui s’est lâchée avec humour dans une tribune publiée dans FigaroVox du 1er février. Extraits.

« Fumeurs, réjouissez-vous ! Grâce à madame Touraine, vous allez pouvoir continuer à choper le cancer. Mais attention, pas du cancer de fillette ! Du bon gros cancer viril, du cancer de camionneur sévèrement goudronné (…) En revanche, le cancer chic, celui qui perle élégamment sur vos alvéoles avec la grâce d’un sautoir de chez Van Cleef, est désormais interdit, ainsi que le petit emphysème de bourge maniérée des beaux quartiers. Avec cette clairvoyance qui est la sienne, notre très finaude ministre de la Santé vient en effet de proscrire les noms de marques de cigarettes qu’elle considère comme trop glamour. Plus maline, tu meurs.

•• « Exit, les Allure, Vogue, Corset, Fine, Café Crème, Paradiso, et autres vocables enchanteurs susceptibles d’affrioler les appétits nicotineux des lectrices insatiables de la presse féminine, qui pourront néanmoins se consoler en crapotant une Dunhill ou une Chesterfield, ce qui est toujours plus classe que de tirer une Bastos pour impressionner de pâles mâles. Car quid de l’égalitarisme et de la parité ? Pour quelles raisons obscures les femmes, a fortiori aisées, n’auraient pas droit à leur empreinte oncologique ?

« En outre, on ne comprend pas que les cigares Punch soient visées par cette mesure et, disons-le sans détour, ce parti pris nous apparaît profondément injuste. Quitte à frapper fort, pourquoi Punch et pas Lucky Strike ? De même, nous ne nous expliquons pas en vertu de quoi madame Touraine a épargné les Royale, qui stigmatisent avec une perfidie non exempte de misogynie notre ministre de l’Écologie.

•• « Mais trêve de plaisanterie. Marisol Touraine n’a pas l’étoffe d’une visionnaire. Non seulement sa décision compte pour des clopinettes, mais elle est, à moyen terme, contre-productive et d’une bêtise sans filtre, puisqu’elle vise à éradiquer les cancers de droite. Il eût fallu, à l’inverse, encourager la consommation de ces marques, mais aussi des Fortuna, Davidoff, Benson & Hedges, et tout ce qui sonne un peu BCBG, afin de métastaser l’électorat des Républicains. Sans oublier les Gauloises, histoire d’éliminer du même coup les frontistes de souche, de dissiper une fois pour toutes les volutes de ce populisme asphyxiant qui embrume notre beau pays et d’insuffler à sa démocratie cacochyme une salvatrice bouffée d’oxygène.

« Parallèlement, pour mettre un point final aux cancers de gauche, la ministre eût été fort inspirée de s’attaquer à la Kool, cibiche des babas, aux Gitanes et Camel, sèches du multiculturalisme, à la Craven A, tige des écolos-bobos dépourvue d’agents de textures et de saveurs, à la cultissime Lucky, emblème des GI vainqueurs de la peste brune et, surtout, à la Pink Elephant, qui décime les socialistes plus vite que les manigances du tandem Hollande-Macron (quoique).

•• « Peut-on espérer la moindre cohérence d’une gauche qui prétend lutter contre le tabagisme et qui vient de désigner comme candidat à la présidentielle un partisan de la légalisation du cannabis ?

Sur quels critères se baser pour quantifier la nocivité d’une liberté individuelle ? Au lieu de mégoter pour mieux nous enfumer, madame Touraine pourrait peut-être commencer par faire mentionner sur les paquets que la combustion de cigarette nous expose à des substances aussi émoustillantes que le polonium 210, l’ammoniaque, l’arsenic, l’acétone, le mercure ou le plomb. Alors nous nous intoxiquerons en notre âme et conscience en grillant pas mal d’années au passage et, comme disait un fumeur de Celtiques, « nous tirerons nos dernières cartouches ». En attendant, divertissons-nous avec un petit jeu desprogien. C’est très simple, il suffit de trouver l’intrus parmi ces quatre mots : métastase, prévention, Touraine, avenir ».

Nov 012016
 

moi(s) sans tabac

Alors, vous aussi, vous avez mis votre paquet neutre à la poubelle ce matin, comme dans le spot TV de la campagne « Moi(s) sans tabac » ? Normal, il est « gore ». Et son contenu aussi ? Bravo, vous faites partie des quelque 128 000 qui se sont inscrits sur le site de tabac-info-service qui va aider à « arrêter ensemble en novembre ».

Marisol Touraine a mis le paquet sur le plan médiatique (articles de presse, affichage, etc.) sur son opération Moi(s) sans tabac, après nous avoir matraqué avec le paquet neutre et, encore cette semaine, avec le vote de hausses de fiscalité : plus 15 % pour le tabac à rouler.

Mais, on ne va pas critiquer l’initiative de « Moi(s) sans tabac » : la campagne tranche avec les précédentes.

Pas de stigmatisation, pas de scène d’hôpital ni de morgue. Un défi collectif, avec des outils « modernes » d’accompagnement. Elle tombe pile-poil pour ceux qui pensaient déjà tous les matins à arrêter de fumer, comme de faire un régime alimentaire ou de faire du sport … Pour les autres, Marisol nous aura prévenu un peu tard, seulement en octobre.

Enfin, il paraît que ça marche … au Royaume-Uni en tout cas. Ils ont peut-être un sens du collectif plus développé que dans l’Hexagone où domine plutôt l’individualisme.

On se gardera de jouer au sceptique … Une remarque, tout de même sur le discours de notre ministre. Il paraît qu’un Français (fumeur) sur deux veut arrêter : 128 000 inscrits sur le site de tabac-info-service sur 13 millions de fumeurs (16, si on ajoute les non quotidiens), cela ne fait pas le compte !

À suivre …

Oct 112016
 

Cafe cigaretteGruni est modérateur sur le site Agoravox. Il s’intéresse à l’actualité, surtout politique, à la société en perpétuelle évolution et à l’opinion des autres. Il a posté, le mardi 11 octobre, une tribune sous forme de lettre ouverte à Marisol Touraine sur ses tentatives de séduction pour nous faire arrêter de fumer -pendant 30 jours, là tout de suite, en novembre, décrété « Moi(s) sans tabac » – et voire plus …

« Chère Marisol Touraine 

« Je vous écris une lettre que vous lirez peut-être lorsque vous aurez quitté le Gouvernement. 

« Je ne sais pas si vous serez sensible aux arguments d’un fumeur avec plus de 40 ans d’expérience d’une toux persistante. Mais avant d’essayer de vous faire comprendre la situation catastrophique des drogués à l’herbe de Nicot ou l’herbe à la Reine, je dois vous avouer que je trouve que vous avez beaucoup de charme et un réel pouvoir de séduction. Surtout, ne croyez pas que je vous drague pour obtenir un quelconque avantage. Je sais que je n’ai aucune chance de vous faire changer d’avis et renoncer à l’augmentation récente du prix du tabac à rouler.  Lire la suite »

Sep 242016
 

paquetneutre_tabacaroulerHypocrisie politique ou aveu d’impuissance ? En tout cas, Bercy et la Santé ont pété les plombs en décrétant une hausse de 15% des taxes sur le tabac à rouler. Plus un euro par paquet ! C’est quand même beaucoup.

Et cela nous rend d’autant plus furax que cet « impôt déguisé » – qui va contribuer à combler les comptes toujours chancelants de la Sécurité sociale – ne va frapper que le fumeur. Faut pas exagérer, il n’y a pas que des fumeurs dans les lits d’hôpitaux, qui vont chez le médecin ou sont en arrêt maladie ?

Faut pas exagérer non plus en cherchant à enfumer les Français : on leur raconte que c’est une mesure pour protéger les jeunes du tabagisme, « la vente du tabac à rouler augmente, c’est moins cher que les cigarettes industrielles, c’est utilisé par les jeunes, c’est plus toxique », etc., etc., etc. On connaît la chanson de ces grands pontes qui descendent jamais de leur piédestal … (comme, je l’ai dénoncé dernièrement).

Mais, comme on a pu l’entendre dans les médias d’hier, les consommateurs de tabac à rouler ne s’en laissent pas conter. Jeunes ou plus âgés, ils font leur compte et leur choix. Comme Mélanie sur RMC : « un paquet de cigarettes, c’est grosso modo 7 euros et ça dure deux jours. Un paquet de tabac à rouler, ça coute aussi 7 euros et ça me dure dix jours » … Comme une lycéenne sur France Inter : « On se débrouillera pour trouver les sous. Ça rendra même le tabac plus attractif (car plus difficile d’accès). C’est un moyen de nous démarquer ». Comme une jeune fumeuse sur France 3 : « On va tous aller vers les cigarettes industrielles. C’est plus pratique et ça a un meilleur goût … ».

Quant à Marisol Touraine – celle qui, en se coiffant le matin, s’est rêvée en championne de la lutte anti-tabac, celle qui se voit déjà directrice de campagne de François Hollande pour les présidentielles – on va s’en rappeler. Elle aura imposé aux fumeurs le paquet « gore », tout en se servant au passage dans leur portefeuille. Ce n’est pas ce que l’on peut appeler du dialogue incitatif … Il n’y pas que le tabac qui rend impuissant … le dogmatisme idéologique aussi.

Et qui nous garantit, maintenant, que l’on ne va pas tout droit vers une hausse de tous les produits du tabac ?

Sophie Adriano

Sep 182016
 

salle-de-shoot… Et elle le fait payer.

Combien coûte la salle de shoot qu’a fait adopter Marisol Touraine – sans trop de difficultés – dans sa loi Santé et dont un premier spécimen doit s’ouvrir, dans l’enceinte de l’hôpital Lariboisière à Paris, le mois prochain ?

Dans l’enceinte de l’hôpital Lariboisière … mais facile et libre d’accès. Le mois prochain, alors que le paquet neutre stigmatisant et humiliant pour le fumeur arrivera chez les buralistes.

En mars dernier, la mairie de Paris avait voté un budget de 998 000 euros pour son installation. Mais le 12 septembre, les conseillers du 10 ème arrondissement ont dû voter une rallonge de 149 000 euros pour assurer son ouverture à temps.

Cela commence à faire 1 147 000 euros la salle de shoot. Sans les frais de fonctionnement. Sachant qu’une association Gaïa, spécialisée dans les lieux de traitement de l’addictologie, va remettre au bout 66 500 euros. Pour la « préfiguration des lieux » (sic).

C’est plutôt l’escalade des coûts que l’on préfigure.