Sophie Mechadier

Déc 092023
 

Présenté le 28 novembre par Aurélien Rousseau, le Programme national de Lutte contre le Tabac (PNLT) 2023-2027, co-porté par les ministères chargés de la santé et des comptes publics, vise « à bâtir la première génération sans tabac à lhorizon 2032, comme souhaitée par le président de la République ». Il repose sur cinq engagements et 26 mesures …

AXE 1 : protéger les jeunes du tabagisme

Le premier axe souhaite poursuivre et amplifier les travaux menés ces 10 dernières années pour rendre le tabac moins attractif et moins abordable.

Mesures phares
. Augmenter le prix du tabac avec un paquet à 13 euros en 2027.
. Renforcer le contrôle de l’interdiction de vente des produits du tabac et du vapotage pour protéger les mineurs.
. Interdire la vente des produits du vapotage (puffs).
. Instaurer le paquet neutre pour tous les produits du tabac et du vapotage.

AXE 2 : accompagner les fumeurs, en particulier les plus vulnérables

Ce second axe vise à renforcer les dispositifs existants et à orienter les fumeurs vers ces solutions pour les aider dans leur démarche d’arrêt du tabac.

Mesures phares
. Systématiser le repérage du tabagisme dans le dispositif « Mon bilan prévention » et orienter les personnes concernées vers une prise en charge adéquate.
. Renforcer l’accessibilité des traitements de substitution nicotinique (TSN) en expérimentant leur accès sur demande directe auprès du pharmacien ou en ouvrant leur prescription à distance par les professionnels de santé du dispositif « Tabac Info Service ».
. Renforcer le dispositif d’accompagnement « Tabac Info Service » pour que chaque fumeur entrant dans une démarche d’arrêt se voit proposer d’être rappelé pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé vers l’arrêt.
. Renforcer les efforts de prévention et d’accompagnement à l’arrêt du tabac pour les publics à forte prévalence du tabagisme (personnes en situation de précarité, présentant des maladies chroniques, exerçant dans les secteurs professionnels fortement touchés par le tabagisme, personnes sous-main de justice, etc.).

AXE 3 : préserver notre environnement de la pollution liée au tabac

L’enjeu de cet axe est à la fois de lutter contre le tabagisme passif et contre les effets néfastes du tabac sur l’environnement.

Mesures phares
. Instaurer de nouveaux espaces extérieurs à usage collectif libérés du tabac (plages, parcs publics, forêts, abords extérieurs de certains lieux publics à usage collectif, spécialement les établissements scolaires).
. Généraliser les lieux de santé sans tabac et campus et écoles de santé sans tabac.
. Interdire la vente des produits du vapotage jetables (puffs).

AXE 4 : transformer les métiers du tabac et lutter contre les trafics

Cet axe ambitionne d’accompagner la transition de notre économie vers la sortie du tabac.

Mesures phares
. Poursuivre la transformation du métier de buraliste vers celui de commerce de proximité.
. Poursuivre la mise en œuvre de l’engagement de la France de lutter dans tous les secteurs de l’État contre l’influence des industriels du tabac dans la politique de lutte contre le tabac.
. Renforcer la lutte contre le marché parallèle du tabac en concrétisant les mesures du plan tabac et en conduisant des opérations de grande ampleur.
. Agir au niveau de l’Union Européenne et des États membres pour mieux harmoniser la politique fiscale et réduire les écarts de prix.

AXE 5 : améliorer la connaissance sur les dangers liés au tabac et les interventions pertinentes

Grâce au levier de la recherche, sur lequel se concentre cet axe, la connaissance sur les dangers liés au tabac sera améliorée et permettra de mieux comprendre et anticiper les évolutions liées au marché du tabac.

Mesures phares
. Développer la recherche sur tous les leviers du Programme national de lutte contre le tabagisme
. Renforcer la surveillance sur les produits du tabac et du vapotage.
. Élaborer une feuille de route cohérente sur la règlementation applicable à l’ensemble des produits nicotinés, comme les sachets de nicotine.

Mar 062023
 

Dans sa chronique quotidienne sur France Bleu « Willy Rovelli met les points sur les i », le chroniqueur fait le tour des hausses de prix dans ses brèves de l’actu … comme les cigarettes :

« Bonjour la France en bleu, bonjour à tous. On commence par ces nouvelles augmentations du prix du tabac. Depuis 3 jours, un paquet coûte 12 euros.

Oui, le cancer du poumon est désormais considéré comme un signe extérieur de richesse.

Avant, les clopes, c’était le cow-boy Marlboro, maintenant ça sera le bonhomme Cetelem. Attention, 3, 4 : J’ai du bon tabac dans ma tabatière, mais à ce prix-là, bah, ça tu n’en auras pas ! »

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Fév 282023
 

Plutôt discret le coup de massue qui attend les fumeurs ce 1er mars. Et pourtant avec des augmentations conséquentes, allant de 50 centimes à un euro. Le prix du paquet franchit parfois la barre des 11 euros, et le prix du tabac à rouler dès 15 euros.

Obnubilé par le grignotage du pouvoir d’achat face à l’envolée des prix de la vie courante, on avait un peu oublié les déclarations d’Élisabeth Borne de septembre dernier : « je vous confirme que le prix du paquet va augmenter comme l’inflation. Ça serait assez paradoxal que la hausse des cigarettes soit moins élevée que l’inflation, ça veut dire que le prix baisserait relativement ». Elle, ne nous a pas oublié … sauf que, rapporté au prix moyen d’un paque avec un euro d’augmentation, c’est l’équivalent de 3 fois le taux de l’inflation.

En tout cas merci ! Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée, le prix annuel moyen du paquet de Marlboro est ainsi passé de 7,05 euros en 2017 à 11,50 euros en 2023.  Lire la suite »

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Déc 212022
 

Tiens, tiens … Nos institutions viennent de comprendre que les Français fument ! Pas besoin d’études pour le constater … il suffisait de descendre de son piédestal, de descendre dans la rue, de côtoyer les citoyens.

Au moins, les « grands manitous de la santé publique » ont des chiffres et nous aussi. 30 % de fumeurs réguliers, 25,6 % quotidiens (selon le baromètre de Santé publique France). Sans appel.

Pourtant, ils ont tout essayé … Le paquet le plus cher de l’Union européenne, le paquet neutre, les photos-choc, le « Mois sans tabac … on arrête ensemble » (qui ne convainc pas dans un pays aussi individualiste que la France). Ça ne marche pas.

Alors les experts dégainent des explications rationnelles à l’échec de leur stratégie pré-formatée sur le tabagisme : les catégories « défavorisées » qui resteraient fermées aux messages de santé publique (des sous-développés, en somme) ; les femmes (bien sûr des êtres faibles qui continuent à rechercher « des symboles de liberté ») ; et puis la crise du Covid avec ses impacts psychologiques …

Si on suit cette logique, ce n’est pas demain la veille que le tabagisme va baisser : inflation, pression sur la consommation d’énergie, guerre en Ukraine … en 2022. Tout est là pour le stress. Lire la suite »

Oct 032022
 

On sait que toute discussion publique sur le tabac est forcément compromise puisque le fumeur reste invariablement considéré comme un irresponsable (pour lui-même ainsi que les autres) et les professionnels de la filière tabac comme des fauteurs de crime.

Donc, dans les médias on entend toujours les mêmes messages à quelques exceptions près. Et de bonne ou mauvaise foi un certain nombre de grosses bêtises. Par exemple, Élisabeth Borne affirmant qu’il est nécessaire de faire augmenter le prix du tabac « comme l’inflation ». Rappelons quand même que le prix des produits du tabac en France est déterminé par les fabricants et non par l’État.

Ce qu’annonce Élisabeth Borne est donc une hausse de fiscalité sous le prétexte de l’inflation. L’argument c’est : « on ne peut pas laisser le prix du tabac ne pas bouger alors que les prix des autres produits augmentent. » Lire la suite »